Après la phase de concertation et son assemblée générale, voilà que s’ouvre le temps de l’action. Ce vendredi 27 octobre au matin les étudiants de l’Université Grenoble-Alpes, côte à côte avec le personnel bibliothécaire, se sont donné rendez-vous sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères pour frapper à la porte du conseil d’administration. Mais ce dernier avait entre temps été déplacé ailleurs, à l’insu des représentants syndicaux.
« Les élu(e)s, tardivement prévenu(e)s, sont arrivé(e)s, pour certain(e)s, devant un bâtiment verrouillé dont les accès étaient filtrés par les forces de l’ordre appelées par la présidence de l’Université », relatent les syndicats CGT, FSU, SNPTES, CFDT, Unef et Licorne dans un communiqué.
Une réunion à portes fermées, donc, à l’issue de laquelle l’équipe présidentielle aurait cependant fourni des explications. « S’ils [la direction, ndlr] ferment (“reconvertissent”) les bibliothèques, c’est parce que les abonnements aux ressources numériques […] coûtent très chers, donc les BU centrales n’ont plus les moyens d’acheter des livres », écrivent les syndicats étudiants sur une page Facebook née suite au rassemblement de ce mercredi. Seconde raison invoquée ? La nécessité de créer de nouvelles salles de travail.
L’Université Grenoble-Alpes répond… sur Facebook
Par la voix de son compte officiel, l’Université Grenoble-Alpes, rappelle, pour sa part, qu’il ne s’agit pas de « fermeture », mais d’« une évolution des services pour répondre aux nouveaux usages ».
Et celle-ci de mettre les points sur les “i”, en se référant à une étude menée en 2016 par le Service inter-établissement de la documentation. D’après cette dernière, les bibliothèques de composantes « sont très peu utilisées pour l’emprunt d’ouvrage (trois fois moins d’emprunts par personnel dédié) ». Elles « rendent par contre très utilement les services d’espace de travail de proximité dans les composantes et laboratoires et d’accès à la documentation numérique ».
Les syndicats regrettent l’absence d’un « débat démocratique »
L’intersyndicale, quant à elle, ne décolère pas. « Nous récusons cette conception du dialogue en général et particulièrement pour la tenue d’un CA [conseil d’administration, ndlr] qui doit être l’instance dans laquelle le débat démocratique doit s’exprimer librement dans notre université », dénonce-t-elle dans son communiqué.
Et de renchérir : « Nous estimons que ces conditions ne permettent pas de pouvoir siéger sereinement, et demandons que le dialogue sur la question des bibliothèques s’engage sans délai avec les usager(e)s enseignant(e)s, personnels administratifs et étudiant(e)s ».
Reste à voir si, commencée sur Facebook, cette amorce de dialogue entre les deux parties se poursuivra en dehors des réseaux sociaux.
Giovanna Crippa, correspondante à Saint-Martin-d’Hères