EN BREF – Le Tour de France n’a plus posé ses roues dans la montée de L’Alpe d’Huez
depuis 2015. Ce sera de nouveau le cas le 19 juillet 2018 lors d’une étape qui partira de Bourg-Saint-Maurice. S’il se félicite de son retour, Jean-Yves Noyrey, maire d’Huez, constate que L’Alpe d’Huez est tellement connue dans le monde grâce à cette course qu’on en oublie presque qu’elle est une station de ski.
Les derniers doutes ont été levés mardi 17 octobre à Paris lors de la présentation de la 105e édition du Tour de France. Ce qui était pressenti depuis plusieurs jours s’est confirmé : L’Alpe d’Huez figurera bien au programme des coureurs à l’été 2018. Lors de la 12e étape, le 19 juillet, le peloton s’élancera de Bourg-Saint-Maurice, en Savoie, pour rejoindre, au terme de 175 km de course, la station de l’Oisans via les cols de la Madeleine et de la Croix de Fer.
5 000 mètres de dénivelé positif
ASO, organisateur de la Grande Boucle, a choisi un itinéraire classique pour atteindre L’Alpe. Cette étape de montagne n’en est pas moins redoutable avec 5 000 mètres de dénivelé positif, record du Tour 2018.
« C’est une grande joie de recevoir le Tour, surtout que, le lendemain, le départ sera donné au Bourg‑d’Oisans [la 13e étape conduira les coureurs à Valence, ndlr]. Quand il a lieu assez loin, comme la dernière fois, personne ne loge ici. C’est frustrant pour les hôteliers », explique Jean-Yves Noyrey, maire d’Huez.
Ce sera la trentième fois que L’Alpe d’Huez accueillera la Grande Boucle. Lors de son dernier passage en 2015, elle avait attiré 700 000 à 800 000 personnes le long des routes à partir du Bourg‑d’Oisans. Jean-Yves Noyrey s’attend à un nombre de spectateurs similaire en juillet prochain, « peut-être même un peu plus », compte-tenu de l’absence du Tour en 2016 et 2017.
« 17 % de notre chiffre d’affaires l’été sans le Tour, 21 % avec »
Cette foule considérable a bien sûr un impact positif sur l’économie locale. « Sur la station, nous réalisons 17 % de notre chiffre d’affaires l’été sans le Tour et 21 % avec le Tour », illustre Jean-Yves Noyrey.
« Au-delà de l’aspect financier à court terme pour les commerces, pour la station et l’Oisans tout entier, le Tour de France représente une image », indique le maire d’Huez. « C’est grâce au Tour que nous avons encore mi-octobre 200 cyclistes dans la montée de l’Alpe. Du 15 juin au 15 septembre, nous en dénombrons environ 1 000 par jour, l’année du passage de la course encore un peu plus. Tous les commerces du village travaillent avec les vélos qui montent. Nous avons aussi un atout : une vraie aire d’arrivée, à la différence d’autres cols. »
Avec la diffusion du Tour dans près de 200 pays, L’Alpe d’Huez est connue dans le monde entier. Elle est tellement associée à l’épreuve dans la tête du public que Jean-Yves Noyrey fait le constat suivant : « Nous avons cette chance d’être connus, malheureusement d’ailleurs quelquefois plus en termes de vélo que de ski. »
Les places sont déjà rares dans les hôtels
Le premier édile d’Huez ne serait pas contre accueillir une journée de repos sur la Grande Boucle, comme Annecy en 2018. « Pour l’instant, ce n’est pas envisageable parce que nous manquons de lits commerciaux », explique Jean-Yves Noyrey. La plupart des hôtels sont ainsi déjà remplis, selon le maire.
Et pour cause : « Nous sommes dans une station où il y a beaucoup de lits froids, malheureusement. Tant que nous n’aurons pas plus de lits commerciaux, le Tour ne restera pas ici pour une journée de repos. Par contre, le jour où ce sera le cas, nous pourrons peut-être envisager une étape de repos. » 3 000 à 4 000 lits supplémentaires seraient nécessaires.
Laurent Genin