Dans le cadre du 33e congrès de l’association nationale des élus de montagne (Anem), quatre élus rhônalpins interpellent leurs collègues, dans une lettre ouverte, sur le risque que font courir sur leurs territoires le déploiement des canons à neige.
Alors que se tient jusqu’à ce vendredi 20 octobre au soir le 33e congrès de l’association nationale des élus de montagne (Anem), le sénateur Guillaume Gontard (DVG), les conseillères régionales Corinne Morel Darleux et Émilie Marche (RCES) ainsi que le conseiller municipal de Grenoble Pierre Mériaux (EELV) exhortent les élus de montagne à « ne pas tomber dans le piège des effets d’aubaine ».
Après l’adoption du second acte de la loi Montagne et alors que le gouvernement entend transférer en 2020 la compétence eau à l’intercommunalité, les quatre élus de l’Isère et de la Drôme, issus des rangs de la gauche et des écologistes, montent une nouvelle fois au créneau, plaidant pour la diversification des activités et un tourisme quatre saisons.
« Les canons à neige nous endettent »
« Nous sommes les premiers spectateurs des effets du changement climatique, de la fonte des glace et des écroulements qui s’aggravent », notent les élus dans leur lettre ouverte. « Hélas, au lieu d’anticiper, on nous invite à foncer dans le mur. Depuis la première loi montagne de Valéry Giscard d’Estaing, les politiques publiques n’ont pas beaucoup évolué et restent majoritairement dédiées au ski et aux canons à neige pour des stations qui ne représentent que 3 % du territoire de montagne et au bénéfice de touristes de plus en plus fortunés. »
Des équipements dans lesquels les collectivités investissent massivement. En 2016, la Région Auvergne Rhône-Alpes a ainsi consacré 28 millions d’euros au financement des canons à neige et le Département de l’Isère 600 000 euros.
Non sans quelques dégâts collatéraux, selon les élus rhônalpins. « L’argent public investi dans cette neige artificielle non seulement ne va pas sur les autres projets locaux mais, en plus, il met en péril les finances des stations : les canons à neige nous endettent. »
Car les communes doivent aussi mettre la main à la poche et s’acquitter notamment des factures d’eau et d’électricité, nécessaires pour faire tourner de tels équipements. « A l’heure où on se bat pour garder la gestion communale de l’eau, il est important de noter que pour un hectare de neige artificielle, il faut 4 000 mètres cubes d’eau ».
PC