REPORTAGE VIDÉO – Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, était à Grenoble ce mardi 17 octobre pour soutenir les salariés de GE Renewable Energy (GE Hydro) en lutte contre le plan social qui les menace. Le leader du PCF a dénoncé « un scandale d’État » et appelé à faire du combat des salariés une « question nationale ». Tout en sommant l’État de monter au capital du futur ensemble Alstom – Siemens.
Les personnalités politiques – de gauche tout du moins – se bousculent au portillon de GE Renewable Energy (GE Hydro). La cause de cette mobilisation ? Les salariés qui réclament encore et toujours la suspension du plan social qui menace 345 emplois sur le site grenoblois.
Après Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Philippe Poutou (NPA), c’était au tour, ce 17 octobre, de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), de venir à la rencontre des salariés pour leur apporter le soutien « plein et entier » du Parti.
Un cortège de près de 350 personnes
S’ils ont mis un terme à la grève et au blocage de l’usine ce vendredi 13 octobre, les salariés n’ont pour autant pas abandonné la lutte. Ils ont ainsi débrayé sur le coup de 10 heures avant de manifester jusqu’à la préfecture de l’Isère, place de Verdun.
Si bien sûr dans le cortège qui a rassemblé près de 350 personnes figuraient en bonne place les salariés grenoblois, leurs collègues de GE Greed de Villeurbanne et d’Aix-les-Bains les avaient rejoints. Tout comme l’ont fait nombre d’étudiants, de retraités, de militants LFI ou NPA et – a fortiori – communistes.
Reportage Joël Kermabon
« Le gouvernement ne dit pas tout sur le contenu de ces accords ! »
« Il y a un scandale dans cette affaire ! », a déclaré devant les salariés Pierre Laurent, qui demande la vérité sur les accords passés entre Alstom et Siemens et ceux concernant l’achat de la branche hydro d’Alstom par General Electric. « Le gouvernement ne dit pas tout sur le contenu de ces accords ! », lance le leader communiste convaincu qu’ils comportent « des clause cachées » et que le gouvernement ment.
Pierre Laurent rappelle également que l’exécutif ne fait pas respecter l’engagement pris par General Electric de créer les 1 000 emplois, comme le conglomérat américain en avait fait la promesse lors de l’achat de la filiale d’Alstom.
Le chef de file du PCF qui ne mâche pas ses mots n’hésite pas à évoquer un « lâchage du gouvernement, un gâchis ». Pour ce dernier il est vital de ne pas laisser faire. « Si on laisse faire, après l’accord General Electric et après l’accord Siemens, il ne restera rien de la maîtrise nationale », alerte le secrétaire national.
« Bouygues va s’en mettre plein les poches ! »
Autre motif de discorde : la réponse faite par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui a confirmé que le gouvernement n’utiliserait pas l’option d’achat expirant ce mardi 17 octobre. En cause, les 20 % d’actions prêtées par Bouygues au capital d’Alstom. Pierre Laurent s’est offusqué du fait que Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, ait avoué devant le Sénat que ce renoncement était « une condition posée par Siemens pour racheter Alstom Transports ».
De quoi irriter Pierre Laurent dont on connaît la sympathie pour le capital. « La plus-value que va réaliser Bouygues du fait de ce rachat c’est huit fois le budget de recherche et développement annuel d’Alstom ! », a‑t-il vitupéré, déplorant que « [seul] Bouygues va s’en mettre plein les poches ».
« Vous avez raison de vous battre […], lance-t-il aux salariés, si nous avons un rôle à jouer, c’est justement celui de vous aider à faire de cette affaire une affaire nationale. Nous ne laisserons pas brader tous les atouts industriels de General Electric et d’Alstom », a tonné Pierre Laurent en guise de conclusion.
Une entrevue à Bercy décevante
Dans le même temps, Émilie Chalas, députée La République en marche de la troisième circonscription de l’Isère, n’est pas restée les bras croisés. L’élue, qui s’était désespérée des récupérations politiques, avait obtenu que les représentants des salariés de GE Hydro soient reçus ce jeudi 12 octobre à Bercy. Une entrevue que les salariés avaient qualifiée de « décevante », déplorant un manque « d’avancées significatives ».
Pas de quoi arrêter l’élue qui a interpellé publiquement, ce mardi 17 octobre lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, le secrétaire d’État à l’économie, Benjamin Griveaux. Son objectif ? Lui demander qu’il précise « comment le gouvernement entend s’assurer que le plan social proposé par la direction de l’entreprise soit honorable, tant pour les salariés que pour la France ».
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Joël Kermabon