Mireille d'Ornano a quitté le Front national pour rejoindre les Patriotes de Florian Philippot. Elle l'a annoncé le 25 septembre 2017. © Yuliya Ruzhechka

FN : Le ral­lie­ment sur­prise de la Grenobloise Mireille d’Ornano à Florian Philippot

FN : Le ral­lie­ment sur­prise de la Grenobloise Mireille d’Ornano à Florian Philippot

FOCUS – Mireille d’Ornano a annoncé lundi 25 sep­tembre qu’elle quit­tait le Front natio­nal (FN) pour rejoindre les Patriotes, le mou­ve­ment lancé par l’ex vice-pré­sident du FN Florian Philippot. L’eurodéputée et conseillère muni­ci­pale d’opposition à Grenoble revient pour Place Gre’net sur ce choix.

Mireille D'Ornano et Thibaut Monnier. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Thibaut Monnier a suc­cédé à Mireille d’Ornano à la tête du Front natio­nal Isère en mai 2016. Aujourd’hui, les sou­rires ont laissé place aux cri­tiques. © Archive Joël Kermabon – Place Gre’net

« Femme de convic­tions, je refuse aujourd’hui plus que jamais d’abandonner la rai­son même de mon long et cou­ra­geux enga­ge­ment poli­tique : la défense de la sou­ve­rai­neté natio­nale », a écrit Mireille d’Ornano, dans un com­mu­ni­qué publié sur son compte Twitter, pour expli­quer son départ du FN et son choix de rejoindre les Patriotes.

Joint au télé­phone ce mardi 26 sep­tembre, Thibaut Monnier, le secré­taire dépar­te­men­tal du FN Isère, contre-attaque. « Je n’ai vu nulle part que le Front allait reve­nir sur la défense de la sou­ve­rai­neté. Je pense que c’est un pré­texte pour par­tir et peut-être exi­ger d’avoir des places qu’elle n’aurait pas pu obte­nir dans les années à venir. C’est de la vieille poli­tique. Pour incar­ner la moder­nité, il aurait fallu que Florian Philippot et ses équipes acceptent le débat interne de la refon­da­tion du Front natio­nal. »

« On voit bien la manœuvre, reprend Thibaut Monnier. Dans deux ans, il y a des élec­tions euro­péennes. Florian Philippot va cer­tai­ne­ment cher­cher à créer des listes à tra­vers la France. Personne n’est dupe. […] Elle cherche à se faire réélire. »

Mireille d’Ornano : « À l’heure actuelle, on ne sait pas où le FN veut aller »

Contactée, Mireille d’Ornano pré­cise que « Florian [Philippot] a une ligne lisible alors qu’à l’heure actuelle, on ne sait pas où le Front veut aller ». Sur l’euro et l’Europe notam­ment, selon elle. « Un jour, on veut sor­tir de l’Europe, un autre jour on veut la réfor­mer de l’intérieur. Moi, je ne vois pas com­ment ! », lance-t-elle.

Mireille D'Ornano © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net

Mireille d’Ornano se retrouve dans les idées du « gaul­lisme social » qu’in­car­ne­rait Florian Philippot. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Mireille d’Ornano dit se retrou­ver dans les idées « du gaul­lisme social » que défen­drait Philippot. « Je me sens mieux dans ce for­mat. Après, je ne renie pas ce que j’ai fait. » Mais « à l’heure actuelle », elle « ne savai(t) plus où (elle) étai(t) au Front ».

« En plus, ajoute-t-elle, je trouve que c’est une injus­tice d’avoir fait par­tir Florian. On ne l’a pas mis dehors mais c’est tout comme. Il ne pou­vait que par­tir, c’est évident. » Après avoir refusé de démis­sion­ner de la pré­si­dence des Patriotes, Philippot res­tait vice-pré­sident du FN mais sans attri­bu­tion puisque l’élaboration de la stra­té­gie et la com­mu­ni­ca­tion lui avaient été reti­rées par le parti. Avant qu’il n’officialise son départ le 21 sep­tembre. « Je n’aime pas l’in­jus­tice, je n’aime pas qu’on fasse du mal aux gens », explique Mireille d’Ornano.

Écartée de la tête du FN Isère en mai 2016

Le 9 mai 2016, après son sou­tien assumé à Jean-Marie Le Pen lors de l’hommage rendu à Jeanne d’Arc le 1er mai, Mireille d’Ornano, alors secré­taire dépar­te­men­tale du FN 38, avait dû lais­ser les com­mandes à Thibaut Monnier. Si à l’époque elle refu­sait de par­ler d’évic­tion, aujourd’hui elle dit bien qu’on lui a « coupé la tête ».

Thibaut Monnier estime que le choix de Mireille d'Ornano "révèle bien plus un opportunisme politique personnel qu’une réelle conviction générale". © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'netSoirée électorale à la Préfecture de Grenoble. 23 avril 2017. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net

Thibaut Monnier, secré­taire dépar­te­men­tale du Front natio­nal de l’Isère. Soirée élec­to­rale à la Préfecture de Grenoble, 23 avril 2017. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Aux côtés de Jean-Marie Le Pen en 2016, aujourd’hui avec Florian Philippot, qui a tou­jours vio­lem­ment com­battu Le Pen, la tra­jec­toire poli­tique de Mireille d’Ornano sur­prend. « Être une proche de Jean-Marie Le Pen c’est une chose, mais Jean-Marie Le Pen a 89 ans. J’ai quand même le droit aussi de pen­ser autre­ment ! », répond-elle quand on le lui fait remarquer.

« Si c’é­tait Jean-Marie Le Pen qui était aux com­mandes, je ne serais pas par­tie, ça c’est sûr », ajoute-t-elle néan­moins : « Cela révèle bien plus un oppor­tu­nisme poli­tique per­son­nel qu’une réelle convic­tion géné­rale », tacle Thibaut Monnier. « Je le regrette pour elle et je pense qu’elle fait une erreur. »

Thibaut Monnier l’invite à rendre ses mandats

Le secré­taire dépar­te­men­tal du Front natio­nal Isère veut que l’eurodéputée et conseillère muni­ci­pale à Grenoble assume désor­mais l’ensemble des consé­quences de son départ. « J’appelle Mireille d’Ornano à res­ter logique jusqu’au bout et à rendre tous ses man­dats car ils ont été obte­nus grâce au Front natio­nal. »

Indiquant que « les polé­miques des uns et des autres ne (l)’intéressent pas » – « Moi, je me bats pour la France, pour mes idées », dit-elle – Mireille d’Ornano glisse tout même que « des gens comme Thibaut Monnier qui disent n’importe quoi, c’est navrant. Qu’il s’occupe peu ou prou de sa Fédération, c’est tout. »

Laurent Genin

Laurent Genin

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Européennes 2024 : Raphaël Glucksmann en Isère… Visite de Ferropem et mee­ting à Grenoble au menu

EN BREF - Raphaël Glucksmann, tête de liste Place publique / PS pour les élections européennes du 9 juin 2024, sera en Isère lundi 29 Lire plus

Scission chez les ex-fron­deurs à Grenoble : le nou­veau groupe Place publique et GDES se ren­voient la responsabilité

FOCUS - Anouche Agobian, Maxence Alloto et Barbara Schuman ont présenté, lundi 22 avril 2024, leur nouveau groupe, Place publique social démocrate, à la Ville Lire plus

Emplois possiblement fictifs à la Région: l'opposition tire à boulets rouges sur Laurent Wauquiez
Auvergne-Rhône-Alpes : Laurent Wauquiez épin­glé pour un dépla­ce­ment confi­den­tiel au Japon, « aux frais du contribuable »

EN BREF - Le Monde a révélé, samedi 20 avril 2024, le déplacement très confidentiel de Laurent Wauquiez, en mars, au Japon. Un séjour d'une Lire plus

Risques présents et habitants inquiets: le Rapport annuel sur les risques et la résilience (Rarre) livre ses conclusions
Risques envi­ron­ne­men­taux, éco­no­miques ou sociaux : les habi­tants de la région gre­no­bloise majo­ri­tai­re­ment inquiets

FOCUS - L'Agence d'urbanisme de la région grenobloise et l'Atelier des futurs ont présenté le Rarre. Autrement dit, le Rapport annuel sur les risques et Lire plus

Élections euro­péennes : le Parti ani­ma­liste tient son second mee­ting de cam­pagne à Grenoble

FLASH INFO - Le Parti animaliste annonce la tenue à Grenoble de son second meeting électoral dans le cadre des élections européennes. Un mois après Lire plus

Le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s'invitent à la Foire de printemps de Beaucroissant 2024
Beaucroissant : Marc Fesneau, le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s’in­vitent à la Foire de prin­temps 2024

FLASH INFO - La Foire de printemps de Beaucroissant est de retour pour sa 53e édition, les samedi 20 et dimanche 21 avril 2024. Version Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !