Violence aveugle ou acte politique ? L'incendie d'une caserne de gendarmerie à Grenoble a été revendiqué par les anarchistes. Sur place, la polémique enfle.

L’incendie à la gen­dar­me­rie reven­di­qué par l’ex­trême gauche, la polé­mique enfle

L’incendie à la gen­dar­me­rie reven­di­qué par l’ex­trême gauche, la polé­mique enfle

EN BREF – Alors que l’in­cen­die, dans la nuit du mer­credi 20 au jeudi 21 sep­tembre, d’une cin­quan­taine de véhi­cules dans la caserne de la gen­dar­me­rie Vigny-Musset a été reven­di­qué par le milieu anar­cho-liber­taire, la polé­mique enfle à Grenoble.

Violence aveugle ou acte politique ? L'incendie d'une caserne de gendarmerie à Grenoble a été revendiqué par les anarchistes. Sur place, la polémique enfle.

Pour Jean-Yves Coquillat, pro­cu­reur de la République de Grenoble, cet incen­die rap­pelle les actes cri­mi­nels qui ont frappé la ville ces der­niers mois. DR

Le texte, posté sur le site Indymedia quelques heures après les faits, est pour le moins expli­cite. « Cet acte s’ins­crit dans une vague d’at­ten­tats de soli­da­rité avec les per­sonnes qui passent en pro­cès ces jours-ci », sou­lignent ses auteurs.

Une réfé­rence au pro­cès en cours de huit incen­diaires pré­su­més d’une voi­ture de police en mai 2016 à Paris lors de mani­fes­ta­tions contre la loi tra­vail. « Quelque [Sic] soit l’is­sue du pro­cès (qui se ter­mine ce ven­dredi, ndlr), on conti­nuera à s’en prendre à la police et à la justice. »

La reven­di­ca­tion est de fait prise très au sérieux par les auto­ri­tés judi­ciaires. Pour le pro­cu­reur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat cité par Le Figaro, l’in­cen­die à Grenoble, sur­venu quelques jours après un fait simi­laire à Limoges, « res­semble aux actes menés ces der­niers mois contre des véhi­cules d’Enedis, de la Métropole, des ser­vices sociaux de la ville de Grenoble et qui étaient reven­di­qués par le même canal ».

Retour de la vio­lence poli­tique d’ex­trême gauche ?

Alors, for­cé­ment, la polé­mique enfle à Grenoble. Si tous ceux que compte la classe poli­tique condamnent de tels faits, et ce depuis plu­sieurs mois, les vio­lences, elles, se mul­ti­plient. Prémices d’une radi­ca­li­sa­tion en pleine réforme Macron ? Retour de la vio­lence poli­tique d’ex­trême gauche qui aurait trouvé un ter­reau fer­tile sur les terres grenobloises ?

La dépu­tée de l’Isère Émilie Chalas s’est, dans un com­mu­ni­qué, dite « inquiète quant à la radi­ca­li­sa­tion de cer­tains mou­ve­ments dont la vio­lence des pro­pos finit par se concré­ti­ser en actes ». D’autres avant elle n’a­vaient pas attendu pour poin­ter, voire mettre en cause, la poli­tique de la muni­ci­pa­lité rouge-vert de Grenoble. Le porte-parole de Debout La France en Isère, Alain Bonnet, est même allé jus­qu’à récla­mer la démis­sion d’Éric Piolle si le maire de Grenoble, sommé d’a­gir, « trouve la tâche trop lourde à assu­mer ».

Après l'incendie survenu dans une caserne de gendarmerie à Grenoble, le maire Eric Piolle s'est rendu sur les lieux pour condamner de tels actes. Mais, derrière, la polémique enfle... DR

Après l’in­cen­die sur­venu dans une caserne de gen­dar­me­rie à Grenoble, le maire Eric Piolle s’est rendu sur les lieux. DR

« La vio­lence, sous toutes ses formes, n’a pas sa place dans notre ville » a mar­telé l’é­dile, sur les lieux quelques heures après l’in­cen­die. Une “simple” condam­na­tion qui a fait sor­tir de ses gonds l’an­cien maire de Grenoble. Depuis quelques mois, Alain Carignon ne manque d’ailleurs jamais, à chaque fait de vio­lence, de faire son retour sur la scène poli­tique locale, sans que dans les rangs de la droite répu­bli­caine aucune voix ne vienne lui faire obstruction.

« La conjonc­tion d’une extrême gauche encou­ra­gée par le dis­cours muni­ci­pal anti-capi­ta­liste avec une délin­quance mafieuse, à laquelle les élus locaux cèdent le pou­voir, et le déve­lop­pe­ment d’un com­mu­nau­ta­risme exa­cerbé qu’on aide à ghet­toï­ser [dans] des quar­tiers entiers par clien­té­lisme élec­to­ral, pro­duit un cock­tail explo­sif qui détruit la ville », tance celui qui, en 1996, fut condamné pour corruption.

PC

Patricia Cerinsek

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