« Chiche ! » Telle est la réponse que la première adjointe de Grenoble, en charge de la tranquillité publique, adresse au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et à sa proposition de créer une « zone test » pour la « police de sécurité du quotidien ». Police qu’il souhaite mettre en place dès la fin de l’année 2017.
Élisa Martin n’est pas la seule en Isère à porter sa ville volontaire pour cette expérimentation d’une nouvelle police de proximité. Le maire d’Échirolles Renzo Sulli a en effet déjà adressé un courrier à Gérard Collomb, dans lequel il propose « de faire d’Échirolles une ville pilote en termes de partenariat et d’accueil de ces nouveaux effectifs ».
Élisa Martin enfonce le clou sur la dépénalisation du cannabis
« Force est de constater qu’à Grenoble, comme partout ailleurs en France, la politique de lutte contre le trafic de drogue est tenue en échec tant sur le plan de la sécurité publique que de la santé publique, malgré l’engagement quotidien des forces de sécurité », écrit Élisa Martin, décrivant une Grenoble « qui, historiquement, connaît des phénomènes de violence ».
Mais la première adjointe n’oublie pas au passage de ramener le débat sur la dépénalisation du cannabis, l’un de ses chevaux de bataille. « Il est indéniable qu’une évolution de la législation relative à la vente et à la consommation de cannabis contribuerait à apaiser nos villes et à éviter bien des drames inutiles », affirme-t-elle.
L’adjointe réclame une hausse des effectifs et un dialogue avec les policiers
Élisa Martin n’en appelle pas moins à un « déploiement d’effectifs de police et [à] une priorisation des missions », affichant sa motivation « pour innover et expérimenter les nouvelles façons de protéger le bien vivre de ses habitants ».
« Nous sommes déterminés à prendre toute notre place dans le travail de fond qui démarre », ajoute-t-elle… avant de formuler quelques réserves.
« Cette nouvelle police devra s’accompagner d’une hausse significative des effectifs, nécessité qui se heurtera à la baisse systématique des dépenses publiques », juge-t-elle ainsi. Et l’adjointe de plaider encore pour un dialogue avec les policiers, « qui jusqu’à présent estiment ne pas avoir été consultés ».
« Une police de fond » laissant « d’avantage de place au pilotage local »
Enfin, Élisa Martin propose d’engager un débat sur l’organisation même de la police, appelant de ses vœux « une police de fond, d’enquête et de proximité », et pas seulement une « police d’intervention » ou « de flagrant délit ». Avant de plaider pour « d’avantage de place au pilotage local et partenarial ».
« La Ville de Grenoble est prête à prendre toute sa place dans cette nouvelle approche. Prochainement, je vais me rapprocher des autres collectivités du bassin de vie intéressées par ce dispositif afin d’agir ensemble de façon cohérente et efficace », conclut-elle.