« La moindre des choses, c’est d’avertir ! », écrit le Département. C’est dire que l’annonce par la Société nationale immobilière (SNI) de transformation d’hôtels en centres d’hébergement a déplu au Conseil départemental. Celui-ci déplore « l’absence de concertation avec les acteurs locaux ».
La SNI a en effet annoncé son projet d’acquérir, via un fonds d’investissement privé, des hôtels “low cost” pour les transformer en lieux d’hébergement sociaux, à l’intention des SDF ou des migrants. L’annonce n’a cependant rien de nouveau, ayant été relayée par la presse… en juin 2016.
Deux hôtels transformés en centres d’accueil en Isère
« Les acteurs locaux n’ont pas été associés à la démarche, créant ainsi une vague d’inquiétude dans la perspective de nouvelles arrivées », écrit le Département. Qui semble savoir que deux hôtels, dans les communes de Chanas et de Chasse-sur-Rhône, pourraient être concernés.
« Toute initiative isolée prise sans dialogue sur ces sujets peut conduire à de vraies réactions épidermiques sur les territoires, ce qui serait regrettable », ajoute le Conseil départemental.
« Un deal financier avec des spéculateurs » pour Jean-Pierre Barbier
Dénonçant une « méthode d’implantation […] qui semble davantage répondre à des considérations financières qu’humaines et sociales », Jean-Pierre Barbier en appelle ainsi à « davantage de préparation pour réussir la gestion de cette situation de crise ».
« Gérer la crise des migrants, ce n’est pas faire un deal financier avec des spéculateurs, c’est s’associer avec les acteurs locaux et les services de l’État pour trouver des solutions intelligentes sur le terrain », estime encore le président du Département.
Adoma, filiale de la SNI, notamment implantée à Saint-Hilaire-du-Rosier
La SNI, filiale de la Caisse des dépôts, se définit comme un « opérateur immobilier de premier plan du logement intermédiaire et libre ». Le groupe SNI est très impliquée dans l’hébergement d’urgence, à travers notamment la société Adoma, gestionnaire entre autres du centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Saint-Hilaire-du-Rosier.
Dans cette commune, l’installation d’un centre d’accueil pour migrants avait rencontré une réaction très hostile de la part de certains habitants. Des coups de feu avaient même été tirés sur le centre. Un exemple de « réaction épidermique regrettable » que redoute le Département ?