Le conseil d’administration de l’association Solexine, au bord du dépôt de bilan suite au désengagement du Conseil départemental sur les volets artistiques de l’insertion, a publié une lettre ouverte adressée à la Ville de Grenoble, à la Métro, au Département et à la Région afin d’alerter de nouveau sur sa situation.
Proposant des ateliers artistiques à prix modiques, Solexine a vu sa subvention versée par le Département passer de 40 000 à 30 000 euros par an de l’année 2015 à l’année 2016, avant de purement et simplement disparaître en 2017.
Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du Conseil départemental en charge de l’insertion, aurait par ailleurs déclaré que « Solexine ne relève plus de l’insertion telle que la conçoit le Département ». L’expression artistique semble en effet ne pas entrer dans le champ de la réciprocité chère au Département. Ainsi, l’atelier Nuances, rue Gabriel Péri, ne suivra plus de personnes touchant le RSA adressées par les travailleurs sociaux : le Département a, là encore, mis un terme au financement de cette action.
La réciprocité au mépris de l’art ?
« Nous ne désespérons pas que le Département soit en capacité de mobiliser ses services pour démontrer, en la circonstance, qu’il a une vision plus globale de l’insertion sociale que ce qui en paraît à travers le seul principe de réciprocité », écrit le conseil d’administration de l’association.
Solexine affirme en outre être dans l’attente d’un rendez-vous avec Patrick Curtaud, en charge de la culture auprès du Département. Malgré la promesse de l’élu, le conseil d’administration affirme qu”« aucune consigne concernant l’organisation d’une table-ronde n’a été semble-t-il transmise aux différents services départementaux concernés ».
Il en va de même avec l’organisation d’un comité de pilotage, qui relève pourtant d’une obligation conventionnelle entre l’association et le Département. « D’après les derniers contacts, il nous sera très difficile d’obtenir une date de comité de pilotage avant le 9 janvier, alors que nous sommes toujours sous la menace de la date-butoir du 15 janvier, à partir de laquelle nous devrions recourir au licenciement économique des deux salariés de l’association. Ceci amènera au dépôt de bilan, laissant plus d’une centaine d’adhérent-e‑s sur le carreau. », craint le conseil d’administration.
Soutien affiché d’élus de la Ville et de la Métro
Assurant avoir reçu des soutiens appuyés des élus de la Ville de Grenoble Alain Denoyelle (CCAS) et Corine Bernard (Culture) et de l’élue de la Métro Marie-Josée Salat, la lettre entend « réinterpeller les élu-e‑s n’ayant pas répondu (aux) demandes de rendez-vous ».
« Contribuer fortement à la disparition de Solexine, ce serait faire preuve d’une cécité accablante », juge enfin le conseil d’administration, avant d’appeler ceux qui désirent le soutenir à rejoindre le comité de soutien créé pour l’occasion.
FM
Cet article a été mis à jour mercredi 4 janvier suite à des précisions apportées par Emmanuelle Moy, présidente de l’association Solexine.