ENQUÊTE - Adopté lors du vote du budget 2016 du conseil départemental de l'Isère, le principe de réciprocité prévoit que tout bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA) « doit apporter sa pierre à la société ». Alors que Sandrine Martin-Grand, vice-présidente en charge des actions de solidarité et de l'insertion, participe à un débat sur la question ce mardi 14 juin à la Chimère citoyenne, Place Gre'net fait le point sur cette mesure loin de faire consensus.
« Tout Isérois qui perçoit des aides du Département sera sollicité pour apporter sa pierre à la société », écrivait Frédérique Puissat dans le premier numéro d'Isère Mag, nouvelle formule du bulletin d'information du Conseil départemental. Principale aide concernée par cette réciprocité : le revenu de solidarité active (RSA), visant à assurer un revenu minimum aux personnes sans ressources.
Une manière, selon la vice-présidente chargée de la famille, de l'enfance et de la santé, de lutter contre « l'assistanat », de « reprendre confiance en soi et de lutter contre le sentiment d'inutilité ». Et celle-ci de mettre en avant la notion de « réciprocité » chère à la majorité du Département.
L'annonce n'a pas manqué de susciter des réactions politiques, dont certaines outrées, peu de temps après celle du Conseil départemental du Haut-Rhin concernant l'assujettissement des allocataires du RSA à un « bénévolat obligatoire ». Autrement dit, à un travail contraint et non rémunéré. Nulle mention de « bénévolat obligatoire », cependant, du côté du conseil départemental de l'Isère, qui semblait toutefois peiner à définir ses orientations sociales et précisément le traitement du RSA et de ses allocataires.
Ainsi, pour « apporter sa pierre à la société », Frédérique Puissat évoquait-elle pêle-mêle les visites à des personnes âgées, la participation à un « forum collectif sur le RSA » ou le fait de… « repeindre la montée d'un immeuble ».
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