Les conditions du rachat en janvier 2016 par la ville de Grenoble du siège de la caisse régionale du Crédit agricole Sud Rhône-Alpes interpellent le groupe d’analyse métropolitain (Gam). Ce groupe informel de citoyens qui, depuis plusieurs mois, met son nez dans les affaires de la ville et de la Métropole de Grenoble en se défendant d’un quelconque positionnement partisan, vient de déposer une plainte ce jeudi 10 novembre sur le bureau du procureur de la République de Grenoble.
Au cœur de cette plainte (dont nous nous sommes procurés une copie), déposée contre le maire de Grenoble, mais aussi le président et le directeur de la caisse régionale du Crédit agricole et signée du porte-parole du Gam Pascal Clérotte, le bâtiment installé rue Paul Claudel dans le quartier Malherbe. Un immeuble datant des années soixante-dix dont la banque entend se défaire pour s’installer, en 2018, dans un siège flambant neuf en construction sur la Presqu’Île.
Un bâtiment de 13 000 m2 que la Ville a acheté pour 8 millions d’euros, mobilier compris, mais dont elle ne disposera pas avant que la banque ait quitté les lieux. Soit pas avant 2018. Un rachat anticipé par la Ville qui pose question pour le Gam. « Acheter des locaux pour les louer immédiatement au vendeur à un prix inférieur au prix du marché n’est-il pas une aide publique illégale et l’octroi d’un avantage injustifié ? »
« D’où proviennent les fonds utilisés ? », interroge le Gam
Le groupe d’analyse métropolitain, qui pointe également des incohérences dans la datation de l’acte de vente et dans le mandatement de l’investissement au budget de la Ville, s’interroge aussi sur la capacité qu’avait alors la municipalité à mobiliser une telle somme. « D’où proviennent les fonds utilisés pour effectuer ce versement comptant, alors que le maire a déclaré dès novembre 2015 la ville de Grenoble en faillite et a organisé, ce même mois, une journée sans service public pour illustrer ce que serait la mise sous tutelle de l’État ? »
A l’opposition qui, lors du conseil municipal du 7 novembre dernier, contestait le choix fait par la majorité municipale de l’achat d’un tel bâtiment, sans soulever toutefois la question d’éventuelles irrégularités, Eric Piolle a une nouvelle fois justifié sa décision par la nécessité de faire des économies.
PC
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