FOCUS – L’avenir sera numérique ou ne sera pas ? Le Conseil Départemental de l’Isère et le Rectorat de Grenoble ont signé jeudi 1er septembre une convention pour permettre à seize collèges isérois de rejoindre le Plan numérique pour l’éducation. Au programme : équiper 2 200 élèves de tablettes pensées comme des outils pédagogiques.
« La rentrée se passe bien ! » Tel est le premier constat que livre le président du Conseil départemental de l’Isère Jean-Pierre Barbier. Une rentrée qui n’a rien d’une sinécure pour le Département, gestionnaire des collèges ainsi que des transports scolaires. On imagine donc volontiers que ce constat se teinte d’un certain soulagement.
Quelles annonces pour cette année 2016 – 2017 ? Le choix du Conseil départemental de s’inscrire dans le Plan numérique pour l’éducation proposé par l’État. En Isère, ce sont ainsi seize collèges – quinze établissements publics et un établissement privé – qui bénéficieront d’une convention signée entre le Département et le Rectorat de Grenoble.
Une signature qui s’est déroulée le jour même de la rentrée des élèves, jeudi premier septembre, dans le CDI du collège Lucie Aubrac, au cœur du quartier de la Villeneuve. Un établissement situé en zone d’éducation prioritaire dont l’architecture audacieuse n’est pas sans rappeler celles des soucoupes volantes des films de science-fiction. Tout un symbole ?
2 200 tablettes iPad
La grande idée de ce Plan numérique ? L’acquisition de tablettes iPad, qui permettront d’équiper ainsi environ 2 200 élèves. Des tablettes sécurisées, configurées, pensées et voulues comme des outils pédagogiques et interactifs.
« Le jeune qui va recevoir la tablette sera environné d’enseignants qui savent s’en servir, accompagnent et utilisent ce medium pour diffuser des connaissances. Il y a des formations, des ressources pédagogiques qui permettent d’avoir un aspect complémentaire de connaissance disciplinaire transmises par ce biais-là, ou encore des exercices conçus pour permettre aux élèves d’interagir avec leurs tablettes », précise Claudine Schmidt-Lainé, rectrice de l’Académie de Grenoble.
Claudine Schmidt-Lainé ne manque également pas de faire le lien avec l’initiation au codage qui, à l’occasion de cette rentrée, sera mise en place dans les écoles élémentaires, ou encore l’ICN (informatique et création numérique) proposé déjà à certains lycéens. « Nous avons un dispositif cohérent, un engagement fort de la part de l’État et des collectivités. »
Plus de 500 000 euros d’investissement
L’achat de ces tablettes représente un investissement important pour le Département, qui règlera la moitié de la facture, soit plus de 500 000 euros de dépense. Mais ce n’est encore que la partie émergée des frais engagés, Jean-Pierre Barbier précisant que l’inscription dans le Plan numérique pour l’éducation s’accompagnera d’un travail sur les infrastructures, pour permettre notamment aux établissements d’avoir accès au très haut débit, sinon à la fibre.
Ces investissements à venir, le président du Département les assume et les revendique. « L’équipement du Département mérite d’être amélioré. Le principal, c’est de préparer nos élèves à demain, et demain le numérique sera un outil essentiel. »
En attendant également de former les collégiens à la prévention des « dangers » d’Internet, entre manipulations, harcèlement, protection de la vie privée ou prédation sexuelle ? La rectrice de l’Académie de Grenoble répond en insistant sur le « développement de l’esprit critique » : « L’initiation aux médias en fait partie pour développer le sens critique face à ce qui est écrit. Cela fait partie aussi de l’éducation de former au discernement sur les sources de l’information, mais cela dépasse largement l’aspect numérique ! »
« Cela permet aussi à l’enseignant de dire à ses élèves : si vous êtes chez vous et voyez une information qui vous choque, vous pouvez la vérifier avec votre tablette qui, elle, est sécurisée et permet d’avoir accès à des sites qui apporteront une information fiable. C’est un véritable outil de pédagogie ! », estime enfin Jean-Pierre Barbier.