FOCUS – Grenoble cèderait-elle à la vogue de la ronronthérapie ? Ce n’est pas un, mais deux bars à chats qui y font leur apparition, l’un cours Berriat, l’autre rue Jean-Jacques-Rousseau. De quoi faire plaisir aux amoureux de ces félidés et aux fanatiques de leurs ronronnements. Allergiques s’abstenir !
Neko Café ou Charabica ? L’année 2016 a vu apparaître deux projets similaires sur la plateforme de financement participatif Kisskissbankbank : un « bar à chats » pour Grenoble.
Premier projet mis en ligne, le Neko Café a attiré la générosité de 161 internautes, et récolté au final plus de 7.000 euros pour un objectif initial de 5.000. Le Charabica, quelques mois plus tard, allait bénéficier du soutien de 24 personnes, et remplir tout juste son objectif de 3.000 euros. Il est vrai que le Neko Café avait beaucoup fait parler de lui, notamment sur les réseaux sociaux, et peut-être émoussé la curiosité des Grenoblois.
Né dans les années 1990, le concept du bar à chats est devenu particulièrement populaire au Japon avant de s’exporter avec succès dans le reste du monde. Le principe est simple : un bar, plus généralement un salon de thé, où évoluent en liberté un certain nombre de chats, si possible sociables et susceptibles de venir se frotter aux clients pour réclamer caresses et marques d’attention. Ou leur mâchouiller les lacets, selon les personnalités…
Les bienfaits de ce type de cafés portent même un nom : on parle de « ronronthérapie »…
Une première qui voit double
Si des bars à chats existent à Paris, Lyon, Lille ou encore Avignon, c’est la première fois que le concept fait son apparition à Grenoble. Une première fois qui voit donc double… Cours Berriat d’un côté, avec le Charabica. Rue Jean-Jacques-Rousseau de l’autre, avec le Neko Café.
Mais si les deux établissements partagent le même amour et la même passion pour les félidés domestiques, leur philosophie n’est pas exactement la même. « Pas du tout la même clientèle », estime même Laetitia, à l’origine du Neko Café. Le point de divergence ? Là où le Neko Café se veut le lieu de vie des chats qui l’occupent, le Charabica propose lui la possibilité d’adopter ses pensionnaires.
Ne vous attendez cependant pas à repartir avec un chat sous le bras. Jérémie et Ophélie, à l’origine du Charabica, veulent clarifier les choses : « On marche avec l’association Cosa Animalia. Ce sont eux qui sont responsables des adoptions, nous sommes juste une vitrine de présentation des chats à adopter, et nous dirigerons les personnes qui souhaitent le faire vers l’association. » Quitte à leur présenter par la suite d’autres chats candidats à l’adoption, afin de trouver « le compagnon le plus adapté ».
Les chats n’aimant pas le changement et ayant besoin de temps pour s’habituer à un nouvel environnement ou de nouveaux camarades, les adoptions se feront sur un rythme mesuré, assure Jérémie, qui affirme avant tout vouloir « défendre la cause des chats ». Il prend ainsi exemple sur la Compagnie des chats, bar à chats d’Avignon qui fonctionne sur le même principe et ne fait adopter « pas plus d’un ou deux chats par mois ».
Une communauté de « dingues » ?
Pas question d’adoption pour le Neko Café. Laetitia veut préserver au maximum l’équilibre entre les six félins qui occuperont les lieux. Les amoureux – et les curieux – des chats pourront y faire la rencontre de trois chats d’élevage : Marcel, Harry et Madeleine, respectivement de races sphinx, bengal et Maine coon.
Les trois autres chats plus « communs » proviendront de l’association L’École du chat libre, dont Laetitia est membre. Cosa Animalia contre École du chat libre ? Pour le moment, les griffes ne sont pas encore sorties…
« Je veux créer une communauté, explique Laetitia. Tout simplement autour de la passion commune du chat, pour se sentir bien avec eux et avoir un point de rencontre sur Grenoble pour partager tout cela. » À l’occasion également, précise t‑elle, de brunchs ou de soirées privées, entre « dingues ».
Si les optiques sont différentes, les deux cafés n’en demeurent pas moins très proches dans le fond comme dans la forme.
L’environnement est étudié pour le confort des pensionnaires, avec des points en hauteur et divers espaces de jeux, dont l’incontournable arbre à chats.
La présence de caméras permettra aux propriétaires de surveiller les chats depuis leur domicile, afin de pouvoir se rendre rapidement sur place en cas de soucis. Et les jours de fermeture, les chats n’en seront pas pour autant livrés à eux-mêmes et recevront la visite des propriétaires des lieux.
Une formation spécifique
Enfin, Laetitia du Neko Café comme Jérémie du Charabica ont suivi la Formation aux métiers animaliers et obtenu le CCAD, certificat de capacité pour l’exercice d’activités liées aux animaux domestiques.
Trois jours de formation pour mieux connaître et appréhender les besoins des animaux de compagnie, et dans le cas présent la psychologie et le mode du fonctionnement, ô combien sibyllin, du chat.
À en juger par l’activité des pages Facebook des deux établissements, on s’autorise à penser que Grenoble est assez grande pour héberger deux lieux de rendez-vous des amoureux des chats.
Les ailurophiles désireux de comparer pourront se faire leur idée très prochainement. Le Charabica a d’ores et déjà ouvert ses portes le 20 juillet, et le Neko Café accueillera le public dès la fin du mois d’août.
Florent Mathieu
ET DE TROIS !
Pas de campagne de financement participatif et beaucoup plus de discrétion pour The Cats Coffee, qui a ouvert ses portes rue Blanc Fontaine début juillet. Magalie, sa fondatrice, assume le parti-pris « girly » de son café intimiste et coquet, qui peut accueillir une dizaine de personnes. Y résident entre autres une petite Maine coon couleur crème baptisée Athena, une sacrée de Birmanie répondant (quand elle veut bien) au nom de Bella, ou encore Picha, une adorable Sibérienne.
Pas d’association derrière The Cats Coffee, mais les mêmes règles de bonne conduite à respecter vis-à-vis des félins, et la même attention portée à leur besoin de bouger, de grimper… et de s’isoler au besoin.
(encadré ajouté le 28 juillet suite à un commentaire).