FOCUS – Le président de l’incubateur coréen CCEI Daegu-Samsung a signé, ce mardi 31 mai, un protocole d’entente avec Digital Grenoble. En ligne de mire : des partenariats technologiques et économiques pour propulser leurs startups respectives, sur les marchés internationaux…
C’est un premier pas, mais il annonce des collaborations croisées entre Grenoble et la Corée du Sud. Ce mardi 31 mai au matin, Laurent Ponthieu, directeur général de Digital Grenoble, et Kim Sunil, président du Daegu-Samsung CCEI, ont signé un « protocole d’entente », dans l’espace Cowork in Grenoble du Totem, le “siège” de la French tech grenobloise.
« Il faut que les startups grenobloises et coréennes apprennent d’abord à se connaître », explique le directeur général de la French tech grenobloise. Cela ne devrait pas prendre trop de temps… puisque les deux nouveaux partenaires partagent de nombreux centres d’intérêt : l’énergie, les technologies numériques, les medtechs, l’Internet des objets, ou encore les industries créatives et culturelles.
« Les Coréens ont apprécié qu’on se connaisse tous »
Les deux structures n’ont toutefois pas exactement la même configuration ni le même rôle. En Corée, le CCEI a fonction d’incubateur. Il est porté par le gouvernement sud-coréen, la ville de Daegu (2,5 millions d’habitants) et Samsung Electronics. L’incubateur coréen dispose d’un budget propre de 15 millions d’euros. Des moyens relativement importants qui ont permis au Daegu CCEI de soutenir le développement de 45 entreprises en seulement dix-huit mois d’existence, selon le président Kim Sunil.
Digital Grenoble se présente, différemment, comme un écosystème plutôt autonome et agile qui comprend des startups, des incubateurs, des accélérateurs, des instituts de recherche, des clusters, des grands groupes, des écoles, etc. « Nous comptons 370 associés [Digital Grenoble est une Scic, ndlr] et 300 entreprises travaillent plus ou moins étroitement avec Digital Grenoble », indique Laurent Ponthieu.
Durant deux jours, les Coréens ont pu se rendre compte par eux-mêmes de la diversité de l’écosystème de la région, en visitant quelques fleurons du territoire : l’Inria, Inovallée, CEA Tech, Medicalps, Soitec, Orange et STMicroelectronics. « Ils ont particulièrement apprécié qu’on se connaisse tous entre nous », commente le directeur général de Digital Grenoble.
Un partenariat qui fait figure de test
Bien que différents, les deux nouveaux partenaires pourraient rapidement trouver des intérêts convergents. « Et pourquoi pas, lancer un fonds d’investissement commun », entrevoit déjà Joëlle Seux, directrice de l’Agence d’études et de promotion de l’Isère (AEPI), un peu plus tard, après la signature et la photo de famille.
« Si l’on arrive à développer des liens avec la Corée, Digital Grenoble pourra le faire avec tous les pays », estime pour sa part Laurent Ponthieu, directeur général de Digital Grenoble.
Le rapprochement de Digital Grenoble avec l’incubateur coréen fait ainsi figure de test pour l’alliance French tech in the Alps, qui regroupe Grenoble et les villes d’Annecy, Chambéry et Valence-Romans.
Séverine Cattiaux
DE LA DIPLOMATIE… AU BUSINESS
La signature du protocole d’entente entre Digital Grenoble et le CCEI Daegu-Samsung s’inscrit dans le cadre de « l’Année de la France en Corée 2015 – 2016 », qui célèbre cent trente ans d’amitié franco-coréenne. Elle se fait également en lien avec le lancement du « French Tech Hub de Séoul », qui a eu lieu le 10 décembre 2015, et à la visite à Grenoble de Mo Chul-min, ambassadeur de la République de Corée en France, le 21 avril dernier avec l’AEPI et Grenoble Alpes Métropole. De la diplomatie… au business, il n’y a vraiment qu’un pas.