EN BREF – Dénoncer la fraude et l’évasion fiscale de manière pacifique et décalée ? C’était une fois encore le pari de manifestants d’Attac, d’Alternatiba et d’Action non violente Grenoble, rejoints, ce mardi 24 mai, par Nuit debout, devant les locaux de la BNP Paribas place Victor-Hugo.
« Il est où l’argent ? Aux Îles Caïman ! » Deux mois après leur sit-in au soleil, les militants d’Action non violente Grenoble, d’Attac et d’Alternatiba étaient de retour devant les locaux de la BNP Paribas, ce mardi 24 mai. Avec toujours le même but : dénoncer la fraude et l’évasion fiscale, la BNP ayant été épinglée pour ses filiales aux Îles Caïman, notamment dans l’affaire des Panama papers.
S’il n’est plus question de « faucher les chaises » dans les locaux de la banque, comme cela avait été le cas en novembre 2015, les manifestants continuent à se considérer comme des « faucheurs de chaises » et affirment leur détermination : « Nous devons agir par tous les moyens mis à notre disposition pour que les banques cessent leurs activités d’évasion fiscale. »
Nouveauté aujourd’hui – en dehors des chaises pliantes et du soleil qui n’étaient plus de la partie –, la participation de Nuit debout à la manifestation, ses militants ayant été informés de l’action la veille.
Deux fourgons de la Police nationale
Autre nouveauté, découlant peut-être de la première : la présence de deux fourgons de la Police nationale à proximité. Soit une douzaine d’hommes pour surveiller la petite cinquantaine de personnes réunies devant le siège de la BNP. Des fourgons présents bien avant le début de l’action, la police ayant visiblement été avertie en amont. Par qui ou comment ? Les organisateurs se posent la question…
Les policiers n’ont toutefois pas eu à descendre de leur véhicule. Car la manifestation se voulait résolument pacifique, et décalée. Les consignes avant le rassemblement étaient d’ailleurs claires : « Personne ne rentre dans la banque. Pas de tags, pas de papiers laissés par terre, juste des slogans ! » Personne n’a dérogé à la règle et les manifestants ont brandi pancartes et bouées gonflables en forme de caïmans avec le sourire.
Un sourire d’autant plus prononcé que France Inter avait révélé le matin même que BNP Paribas allait fermer ses six filiales aux Îles Caïman. Les “faucheurs de chaise” en sont convaincus : c’est là le résultat de leur ténacité. Et Pierre-Éric, l’un des organisateurs, de promettre encore de nouvelles actions. « La BNP a 170 filiales dans différents paradis fiscaux. Tant qu’ils les auront, on continuera ! »