EN BREF – La Ville de Grenoble ouvrira bientôt les portes d’une « Maison du projet ». L’objectif affiché de ce bâtiment de taille modeste : accueillir les citoyens désireux de donner leur opinion sur l’avenir de l’Esplanade, promesse d’évolutions urbaines et immobilières d’importance.
« Fixer ensemble les enjeux, et les solutions pour y répondre ». Le maire de Grenoble Éric Piolle et son équipe municipale marquent toujours autant leur attachement à la « co-construction », et plus encore autour du projet de l’Esplanade qui, de consultations en polémiques, apparaît de plus en plus emblématique.
Il l’était déjà durant la campagne des élections municipales de 2014, lorsque l’équipe Piolle contestait le projet porté par la précédente majorité et soutenu, naturellement, par le candidat Jérôme Safar. Un « urbanisme débridé » pour un « quartier délaissé », estime encore aujourd’hui Éric Piolle.
Le nouveau Plan local d’urbanisme (PLU) de la nouvelle majorité se veut-il plus modeste ? Il est à présent question de 230 nouveaux logements, dont 40 % de logements sociaux, et de 600 à plus long terme. Ce sont, du moins, les chiffres avancés par Vincent Fristot, adjoint à l’urbanisme. Sous réserve que la co-construction aille dans ce sens ?
Une « maison du projet »
Pour mieux co-construire le projet, une « maison du projet » est en effet… en construction sur l’Esplanade, au bout du grand parking de l’Intermarché. Quelques techniciens s’affairent ainsi à mettre sur pied un lieu d’accueil pour les Grenoblois – et les métropolitains, précise le maire. Au programme de son inauguration, programmée dimanche 24 avril à partir de midi : de la « food truck », des « ateliers urbains », des animations et un spectacle en fin d’après-midi.
Au programme également : la restitution de « l’enquête itinérante du Triporteur », qui a parcouru au total neuf quartiers de la ville pour recueillir les opinons des Grenoblois sur l’évolution de ce site hautement stratégique, de par sa position géographique et les possibilités qu’il offre en matière d’urbanisme. Pascal Clouaire, adjoint à la démocratie locale, enfonce le clou : « Un projet de co-construction sur une surface aussi importante, c’est une première, ça n’a jamais eu lieu ! », estime-t-il.
Reste à savoir si cette Maison du projet recevra beaucoup de visiteurs, de même que le site internet que la mairie annonce mettre en ligne prochainement, afin « d’associer un maximum de citoyens » à la concertation. Si Pascal Clouaire invoque « l’intelligence collective » des Grenoblois, la mairie sait aussi combien la co-construction irrite ceux qui s’en sentent exclus ou y voient davantage un exercice de communication, à l’image de l’association Vivre à Grenoble.
La phase de concertation devrait s’étendre tout au long de l’année 2016 pour aboutir à un « plan guide » début 2017, après consultation auprès des citoyens, mais aussi auprès d’architectes, de paysagistes ou même de « sociologues urbains ». Quant à la mise en route effective du projet, une fois celui-ci défini, son calendrier semble lui aussi… encore à co-construire.