REPORTAGE VIDÉO – Une cinquantaine de militants, rassemblés sous la bannière Nuit debout Grenoble, ont participé à « l’inauguration d’une nouvelle agence de la Société panaméenne de développement », ce mercredi 20 avril. Leur objectif : « mettre de l’éthique dans les finances » et dénoncer l’évasion fiscale de la banque française Société générale devant son agence, place Victor Hugo. Le tout dans une ambiance panaméenne.
Armés de tiges et de feuilles de bambou, une cinquantaine de militants se sont réunis devant l’agence de Société générale de la place Victor Hugo, ce mercredi 20 avril pour inaugurer « une nouvelle agence de la Société panaméenne de développement ». Devanture factice, nouveau “guichet”, palmiers en carton… La mise en scène visait à dénoncer l’évasion fiscale de la banque française.
Cette action, portée par Nuit debout Grenoble, faisait bien évidemment suite au scandale des Panama Papers, qui a notamment mis en lumière les pratiques fiscales de plusieurs banques françaises. En particulier, la Société générale qui aurait créé 979 sociétés offshore entre 1977 et 2015 via le cabinet panaméen Mossack Fonseca.
Pas question d’entrer dans l’agence, restée d’ailleurs fermée le temps de l’action. Les agents de sécurité étaient toutefois sur le qui-vive devant l’entrée et ont observé le spectacle du début à la fin. Quelques passants curieux sont quant à eux restés pour échanger avec les militants.
Si à Paris les militants ont empêché le personnel d’accéder à l’entrée d’une agence bancaire, les Grenoblois ont choisi une « action symbolique pour marquer le coup ». Initialement, il était question d’aller dans le hall de la banque pour forcer l’agence à baisser ses grilles.
Mais, la semaine dernière, au cours d’un brainstorming créatif consacré à la forme de cette action non-violente, une vingtaine de personnes ont décidé de scénariser l’événement. Objectif : maximiser l’impact auprès des employés de l’agence, mais aussi des passants. « Il faut leur faire un cirque, avec salsa et mojito », comme l’a résumé un militant lors d’une réunion de préparation.
Réalisation : JK Production.
Les militants ont tenu à souligner le caractère citoyen et « sans attache » de la mobilisation, afin de montrer que tout un chacun est bienvenu dans le mouvement, quelle que soit son appartenance à des associations ou à des partis politiques. Avec une condition : ne pas mettre ces derniers en avant.
Passez le curseur sur la photo et cliquez sur la petite flèche en haut au centre pour démarrer le diaporama sur cette action du 20 avril.
[slideshow_deploy id=“87947”]
Yuliya Ruzhechka et Joël Kermabon
CINQ REVENDICATIONS PRINCIPALES
- Interdiction aux banques implantées en France de poursuivre leurs activités dans les paradis fiscaux (sur la base d’une liste française actualisée fondée sur les travaux du Tax Justice Network) ;
- Renforcement des services fiscaux par la création immédiate de 10.000 emplois pour compenser les 3100 emplois supprimés depuis 2010 et amplifier le travail de traque des fraudeurs ;
- Adoption d’une loi définissant et pénalisant de prison les crimes d’évasion fiscale et de complicité d’évasion fiscale ;
– Transparence obligatoire sur les activités réelles des filiales des banques et l’identité des détenteurs de comptes, y compris via des sociétés écrans ;- Échange automatique d’informations bancaires avec tous les pays.