Les fondateurs d'OpenCar, la première plate-forme gratuite de covoiturage local.

OpenCar joue la carte du covoi­tu­rage local et gra­tuit à Grenoble

OpenCar joue la carte du covoi­tu­rage local et gra­tuit à Grenoble

FOCUS — Écologie, gra­tuité, convi­via­lité, sécu­rité rou­tière, tels sont les concepts du pro­jet inno­vant de trois jeunes étu­diants-entre­pre­neurs de l’IAE de Grenoble. Avec OpenCar, ils lancent aux alen­tours du 15 mars un site de covoi­tu­rage qui s’adresse à tous les Grenoblois. Son ori­gi­na­lité ? Être la pre­mière plate-forme de covoi­tu­rage 100 % gra­tuite en France.

Les fondateurs d'OpenCar, la première plate-forme gratuite de covoiturage local.

Les trois fon­da­teurs d’OpenCar. De gauche à droite, Lucas Durand, François Fantin et Paul Feipeler. © DR

Covoiturer gra­tui­te­ment à l’échelle locale est-il pos­sible ? Grâce à la plate-forme OpenCar, ce pro­jet ori­gi­nal et inno­vant devien­dra réa­lité cou­rant mars, après un an et demi de tra­vail. Une réus­site pour François Fantin, Lucas Durand et Paul Feipeler, les créa­teurs d’OpenCar.

Pour l’heure, les trois jeunes étu­diants-entre­pre­neurs de l’Institut d’administration des entre­prises (IAE) de Grenoble déposent les sta­tuts de leur future Société par actions sim­pli­fiée (SAS).

« Sécurité rou­tière, convi­via­lité, gra­tuité et éco­lo­gie, voici les concepts qui nous guident au quo­ti­dien », explique François Fantin, pré­sident d’OpenCar et étu­diant en Master 2 “Entrepreneuriat et conseils aux PME”. « Le site sera gra­tuit pour tout le monde, sauf pour les par­te­naires. Nous pen­sons qu’il y a de l’avenir dans ce genre de concepts sociaux », précise-t-il.

Un objec­tif de 8 000 utilisateurs

Porteur de valeurs visant à amé­lio­rer le futur de la métro­pole, le pro­jet s’at­taque à des pro­blèmes très concrets : pol­lu­tion, tra­fic, défi­cit de trans­ports la nuit et absence de soli­da­rité entre les habi­tants, entre autres. Des thèmes à envi­sa­ger sous une pers­pec­tive entre­pre­neu­riale. « En 2014, dans nos cours d’économie sociale et soli­daire, nous avons ana­lysé les pro­blèmes que l’on ren­contre de façon récur­rente dans l’agglomération. Outre ceux liés à l’écologie, la forte pré­sence de bou­chons et la pol­lu­tion per­ma­nente dans l’agglo nous ont paru impor­tants », se sou­vient François Fantin.

François Fantin et Paul Feipeler, lors de la remise du prix du jeune entrepreneur 2015 pour le site de covoiturage OpenCar. DR

François Fantin et Paul Feipeler, lors de la remise du prix du jeune entre­pre­neur 2015 pour le site de covoi­tu­rage OpenCar. © DR

D’où l’idée de créer une plate-forme de covoi­tu­rage à l’échelle locale. En d’autres termes, une façon de sur­mon­ter les dif­fi­cul­tés liées au tra­fic tout en res­pec­tant l’environnement. « L’objectif n’est pas de créer de nou­veaux tra­jets, mais d’essayer de rem­plir les voi­tures au maxi­mum pour en limi­ter le nombre en cir­cu­la­tion dans l’agglomération », ajoute François Fantin.

Si le dépla­ce­ment est déjà prévu, pour­quoi ne pas le par­ta­ger avec ses conci­toyens ? Avec l’idée de pou­voir s’entraider au quo­ti­dien, autre prin­cipe de base du projet.

Après la phase de concep­tion, vient la recherche de finan­ce­ments. Au tout début, les trois fon­da­teurs ont eu recours au crowd­fun­ding et fait appel aux par­ti­cu­liers à hau­teur de 1 525 euros. Avant de rem­por­ter deux concours d’entrepreneuriat : le prix de la Conduite res­pon­sable en juin 2015 (5 000 euros), puis le prix du Jeune Entrepreneur, en octobre der­nier (1 500 euros).

Dernière phase du pro­jet : la réa­li­sa­tion du site d’OpenCar qui sera en ligne cou­rant mars. « Pour l’instant, seuls les conduc­teurs peuvent se pré-ins­crire, le but étant de les pré­ve­nir du jour du lan­ce­ment pour qu’ils soient prêts à pos­ter leur tra­jet », pré­cise le pré­sident d’OpenCar. « Une qua­ran­taine de conduc­teurs se sont déjà pré-ins­crits. Notre objec­tif est d’atteindre 8 000 per­sonnes sur la plate-forme, conduc­teurs et pas­sa­gers confon­dus. »

Une charte pour les conducteurs

Les mots clés pour un bon fonc­tion­ne­ment du site seront clarté et rapi­dité. Chaque uti­li­sa­teur aura un pro­fil. Il pourra être noté et faire l’ob­jet de com­men­taires en tant que conduc­teur ou pas­sa­ger. L’objectif ? Éviter les pro­blèmes liés à la sécu­rité d’une manière géné­rale, et à la sécu­rité rou­tière en par­ti­cu­lier. Exemple : les conduc­teurs qui sor­ti­ront d’un bar ou d’une boîte de nuit devront signer une charte dans laquelle ils s’engageront à ne pas être alcoo­li­sés et à res­pec­ter le Code de la route.

Une fois son pro­fil activé, le conduc­teur se ren­dra sur l’espace des par­te­naires adhé­rents à OpenCar pour créer son tra­jet. La plate-forme clas­sera les lieux pri­sés de l’agglomération selon dif­fé­rentes rubriques : uni­ver­si­tés, sports-loi­sirs, salles de concert, bars-boîtes de nuit, sta­tions de ski, centres com­mer­ciaux, etc. Le pas­sa­ger n’aura qu’à appuyer sur l’onglet « Rejoindre » pour réser­ver une place. La com­mu­ni­ca­tion — d’abord par mail, puis par télé­phone — sera rapide.

Gratuité : un objec­tif durable

Les fondateurs d'OpenCar, la première plate-forme gratuite de covoiturage local.

Lucas Durand, François Fantin et Paul Feipeler devant l’IAE de Grenoble. © Giovanna Crippa – pla​ce​gre​net​.fr

L’échange peut-il res­ter 100 % gra­tuit ? « Les conduc­teurs accu­mulent des points direc­te­ment sur la plate-forme, selon la dis­tance et le nombre de per­sonnes qu’ils trans­portent », explique François Fantin. « Ensuite, ils peuvent se rendre sur la bou­tique du site pour ache­ter des cadeaux dont le prix varie selon le nombre de points accu­mu­lés. »

Côté par­te­naires, cela signi­fie gagner en visi­bi­lité. Mais aussi deve­nir un point de réfé­rence pour un quar­tier. Ce qui explique l’enthousiasme avec lequel cer­tains ont adhéré au pro­jet : « Pour l’instant, nous comp­ta­bi­li­sons 31 par­te­naires. Au lan­ce­ment du site, ils seront près de 40. Nous envi­sa­geons d’en avoir de plus en plus, avec un objec­tif d’environ 80 à 100 dans un an. »

Quelques exemples ? La Belle Électrique, le GF38, le Musée dau­phi­nois. Ou bien encore Acrobastille, Challenge The Room et Eve.

Les fon­da­teurs d’OpenCar regardent déjà vers l’avenir. Nombreux sont les pro­jets en chan­tier : créa­tion d’une appli­ca­tion pour faci­li­ter la com­mu­ni­ca­tion entre usa­gers, déve­lop­pe­ment d’OpenCar au plan régio­nal puis natio­nal. Des pro­jets qui dépen­dront du suc­cès du site auprès des Grenoblois.

Giovanna Crippa

GC

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