FOCUS – C’était l’une des promesses de campagne d’Eric Piolle : servir aux élèves des cantines scolaires de Grenoble des produits issus de l’agriculture biologique et locale. Un an et demi après son élection, qu’en est-il de cette volonté politique ? Bilan et perspectives avec Salima Djidel, conseillère municipale déléguée à la restauration.
Les élèves des cantines scolaires de Grenoble mangeront encore en partie bio et local cette année. A l’occasion de la présentation du plan école 2015 – 2021, le maire Eric Piolle a en effet, une nouvelle fois, fait part de sa volonté d’augmenter la part des aliments bio et issus des circuits courts dans les restaurants scolaires de la ville.
Le jour-même, la municipalité a même rappelé son objectif d’atteindre les 100 % d’aliments bio et locaux d’ici à 2020. Pour l’heure, la moitié des produits servis aux enfants des écoles maternelles et primaires de la ville en sont issus.
La capitale des Alpes fait ainsi partie des 74 % de communes françaises à proposer ce type de produits, comme le rapportent les derniers chiffres publiés par l’Agence française pour la promotion et le développement de l’agriculture biologique.
Une cuisine bientôt labellisée Ecocert ?
« Nous servons environ 8.000 repas par jour dans les cantines scolaires. L’objectif, pour cette année, est d’avoir une vision globale, de travailler sur les produits biodégradables comme les barquettes et de faire certifier la cuisine par le label Ecocert », explique Salima Djidel, conseillère municipale déléguée à la restauration et à l’alimentation locale et biologique.
A ce sujet, les élus ont d’ailleurs autorisé – lors du conseil municipal du 26 mai dernier – l’adhésion de la commune au Club des territoires Un plus bio. L’objectif de ce club qui rassemble les collectivités locales volontaires en la matière ? « Faire entrer la bio, la qualité de la nutrition et les questions de santé partout où cela est possible et bien au-delà des positions de principe du Grenelle de l’environnement. »
Pain, fruits, légumes, poulets, lentilles du Trièves et pâtes de Savoie font ainsi partie des produits biologiques et locaux servis régulièrement aux écoliers grenoblois. « Nous travaillons notamment avec la plateforme Manger bio Isère, qui fédère des agriculteurs de l’Isère. Comme nous sommes soumis au code des marchés publics, nous n’avons pas le loisir de choisir nos fournisseurs. Sur certains types de produits, nous faisons appel aux producteurs locaux, mais nous sommes contraints », ajoute l’élue.
La conseillère municipale rappelle également qu’il est parfois compliqué de trouver les fournisseurs capables d’approvisionner tous les restaurants scolaires de la ville.
Une hausse des tarifs pour couvrir l’augmentation des coûts
Servir bio et local coûterait-il plus cher ? Pas forcément à en croire la municipalité Piolle puisqu’un « repas bio servi dans une cantine scolaire coûterait en moyenne, 3 centimes d’euros de plus » qu’un repas traditionnel, explique l’élue.
Quoi qu’il en soit, les tarifs votés lors du conseil municipal du 26 mai dernier ont été augmentés, passant de 74 centimes à 7 euros en 2014 – 2015 contre 74 centimes à 7,56 euros pour cette année scolaire. Soit une hausse sur l’année allant de 1,42 euros à 76,16 euros, selon le quotient familial des familles concernées.
« Ce qui coûte le plus cher, ce sont les frais de garde. C’est ce qui a motivé cette hausse des tarifs », commente Salima Djidel. A titre d’information, le coût global de la pause méridienne, évalué à 10,89 euros, tient compte de la production, de la livraison et du service du repas (6,60 euros), mais aussi de la prise en charge de l’encadrement pendant ce temps de pause (4,29 euros pour deux heures). Quid du coût du seul repas ? 3,70 euros, dont 1,65 euros consacrés aux denrées alimentaires.
Maïlys Medjadj