FOCUS – Acte anodin mais hautement symbolique, la municipalité Piolle a remplacé, le 11 février dernier, l’un des 326 panneaux publicitaires JCDecaux par un arbre, place Championnet, à Grenoble. L’occasion de faire le point sur ce dossier avec Lucille Lheureux, adjointe en charge de l’espace public, et Emmanuel Carroz, adjoint à la vie associative.
Tout le monde s’en souvient, la ville de Grenoble avait annoncé, en novembre 2014, qu’elle ne renouvelait pas le contrat avec l’afficheur JCDecaux. Objectif : libérer l’espace public de ses panneaux publicitaires. Les arbres devaient ainsi progressivement remplacer les sucettes et autres supports de communication.
Premier arbre “post-pub”
Le 11 février dernier, la municipalité a donc planté un premier arbre “post-pub”. Le spécimen, un érable griseum de 4 à 5 mètres de haut, prend désormais racine place Championnet, à l’endroit même où était installé un panneau publicitaire, quelques semaines auparavant. Le même jour, l’entreprise JCDecaux retirait quatre panneaux supplémentaires de la ville.
Les 326 panneaux devraient avoir disparu d’ici le mois d’avril prochain. Certains d’entre eux laisseront place à des espaces verts, mais pas tous. Au total, 30 à 50 arbres devraient ainsi être plantés à la place des panneaux. Difficile toutefois de dresser un véritable bilan de mi-parcours, la municipalité n’ayant pas communiqué de chiffres précis. L’arbre tant médiatisé cacherait-il encore une forêt de panneaux publicitaires ?
Interrogée sur la promesse de campagne d’Eric Piolle de planter 5 000 arbres d’ici la fin de son mandat, Lucille Lheureux, adjointe en charge de l’espace public, se montre évasive. L’objectif, à son sens, est surtout d’améliorer la qualité de vie des Grenoblois.
“Une information publicitaire, culturelle, municipale et associatif”
Lucille Lheureux explique que la municipalité souhaite par cette démarche « créer une ville plus enthousiasmante, plus dynamique et tournée vers ses citoyens », tout en rappelant que des panneaux publicitaires seront toujours adossés aux abris de bus et arrêts de tram du SMTC.
L’élue précise l’esprit du dispositif que met actuellement en place la Ville, mêlant information publicitaire, culturelle, municipale et associatif :
Au-delà de la libération de l’espace public, d’autres projets d’affichage devraient prochainement voir le jour, afin de soutenir la vie associative locale. Emmanuel Carroz, adjoint à la vie associative, revient sur cette démarche.
Maïlys Medjadj et Arnaud Chastagner
A lire aussi sur Place Gre’net :
Publicité : grand nettoyage à Grenoble
Lucille Lheureux : “Nous limitons la pub pour mettre en valeur la vie de quartier”
L’opposition a du mal à avaler la fin des sucettes Decaux
Gilles Lipovetsky : “c’est une mesure liberticide”
Grenoble : les antipub affichent leur satisfaction
JCDecaux : “L’affichage sera financé par l’argent public”
J. Séguéla : “Méfions-nous des castrateurs d’imaginaire !”