Une vingtaine d’associations et de collectifs isérois ont cosigné une lettre ouverte “pour le droit au logement”, largement diffusée auprès des médias, acteurs publics et associatifs. Objectif visé : faire respecter les droits et la dignité des occupants de terrains et de bâtiments vides.
Difficile désormais de ne pas voir les campements de fortune dans différents points de la ville. Pourtant, il ne s’agit là que de la partie la plus visible du problème du mal logement. Les personnes mal logées ou sans logement étant de plus en plus nombreuses, celles-ci investissent peu à peu terrains ou bâtiments vides.
Cette fois-ci, les défenseurs des droits ont décidé de frapper fort, avec une lettre ouverte adressée à la préfecture, à la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), à la Métro, aux mairies, au conseil général, aux médias, aux associations… Le collectif d’une vingtaine de signataires (cf. encadré) à l’origine de cette lettre dénonce une dégradation galopante de la situation face aux carences des acteurs publics et privés. Non sans rappeler à ces derniers les obligations légales au niveau national, européen et international.
Plan hivernal insuffisant, non accès aux fluides et aux services de collecte des déchets et sanitaires sont autant de récriminations du collectif. Sans compter le caractère « violent » d’expulsions, avec atteinte aux droits à la personne, sous prétexte de l’illégalité de l’occupation.
Les pouvoirs publics “se renvoient la balle”
Le message envers les institutions est clair : « il est inacceptable de se renvoyer la balle et de multiplier les expulsions ». Expulsions pour lesquelles l’insalubrité sert trop souvent d’alibi, d’après les signataires. Et ceux-ci de pointer du doigt des discours de principe sans, in fine, de réelle concrétisation.
En ligne de mire sur la question de la réquisition des logements vacants : Christine Garnier, vice-présidente de la Métro à l’habitat, au logement et à la politique foncière.
Face à ce constat, le collectif affirme son soutien aux actions des personnes mal ou non logées et défend leur légitimité à trouver des solutions là où les pouvoirs publics sont jugés déficients. Il réclame à ces derniers de répondre à leur obligations en matière de droits et dignité à la personne.
Delphine Chappaz
Les signataires :
Collectif hébergement logement, CIIP (Centre d’information inter-peuples), CSRA (Comité de soutien aux réfugiés algériens), RUSF38, Attac38, CIP38, Apardap, Union syndicale solidaires, Solidaires étudiants Isère, Ras L” Front Isère, Antigone, Patate chaude, Jardins d’utopie, La CNT38, collectif RESF Painlevé, Survie Isère, collectif Morts de rue Grenoble, Emmaüs Grenoble, La Plate-forme d’accès aux droits, Fnars 38.
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