Jusque-là, pour mesurer l’oxygénation du cerveau après un traumatisme crânien ou un accident vasculaire cérébral, il fallait poser une sonde ou dénicher un tomographe. Lourd, cher et peu précis… Des chercheurs grenoblois de l’Institut des neurosciences ont mis au point une nouvelle méthode grâce à l’IRM, qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives.
Un cerveau privé d’oxygène plus de trois minutes et c’est la mort cérébrale assurée. Un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme crânien peuvent ainsi conduire, si ce n’est au décès, à de graves séquelles allant de la perte du langage à la paralysie.

Mieux cartographier l’oxygénation du cerveau grâce à l’IRM, c’est la méthode développée par l’Institut des neurosciences de Grenoble – © Inserm
Mais comment mesurer de manière fiable et rapide l’oxygénation du cerveau et visualiser les zones les plus touchées pour mieux intervenir après ?
Une équipe multidisciplinaire de l’Institut des neurosciences de Grenoble (GIN) a, grâce à l’IRM, mis au point une nouvelle technique qui permet d’identifier les zones les moins oxygénées.
Les chercheurs de l’Inserm et de l’institut Joseph-Fourier, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of cerebral blood flow and metabolism, sont parvenus à mesurer la quantité d’oxygène dans la micro-vascularisation des tissus. La cartographie des zones privées d’oxygène qu’ils ont mises en évidence chez le modèle animal permet d’espérer plusieurs applications chez l’homme, que ce soit après un traumatisme crânien, un AVC ou dans le cas de tumeurs cérébrales.
Une méthode non invasive, moins chère et plus précise
Cette technique est non seulement moins invasive que la pose d’une sonde, mais aussi moins chère et plus précise que la tomographie, deux méthodes jusque-là utilisées pour mesurer l’oxygénation du cerveau. Elle ouvre, par ailleurs, la voie à de nouvelles perspectives :
« Dans quelques années, nous pourrions imaginer que la cartographie précise de l’oxygénation du cerveau nous permette de délivrer les médicaments au bon endroit ou bien de mieux paramétrer l’intervention chirurgicale pour faire baisser l’hypertension intracrânienne », souligne Emmanuel Barbier, directeur de recherche Inserm.
Patricia Cerinsek