DÉCRYPTAGE - Trop prescrits, mal prescrits, les antibiotiques ont contribué à renforcer les bactéries qu’ils étaient censés éliminer. Alors que l’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme, des médecins pointent les modalités d’évaluation du médicament en France. Peu rentable, délaissé par les laboratoires pharmaceutiques, l’antibiotique est le parent pauvre de la recherche. Faut-il changer les règles du jeu ?
Les bactéries multi-résistantes se propagent. Paludisme, maladies respiratoires, septicémies à répétition mais aussi infections urinaires chroniques se multiplient partout dans le monde, poussant l’Organisation mondiale de la santé à tirer la sonnette d’alarme dans un rapport. Les bactéries se sont adaptées, ont évolué. Face aux antibiotiques traditionnellement administrés, qui eux ne se sont guère renouvelés, elles ont désormais une longueur d’avance. « Les antibiotiques ont été trop prescrits, notamment à des patients qui n’en avaient pas besoin, et on continue ! », pointe Jean-Paul Stahl, infectiologue au CHU de Grenoble. « Il n’y a qu’à voir le pic de consommation des antibiotiques quand il y a la grippe ! ».
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