ÉVÉNEMENT – Le 27ème festival international du film nature et environnement s’ouvre ce jeudi au cinéma le Méliès à Grenoble. Organisé par la Frapna, il met chaque année à l’honneur la nature et la protection de l’environnement. Jacques-Rémy Girerd, le réalisateur de Mia et le Migou et de La prophétie des grenouilles en est cette année le parrain. Il sera d’ailleurs présent le 4 décembre prochain pour présenter en avant-première son dernier film d’animation intitulé Tante Hilda. Un véritable plaidoyer contre les OGM.
Jacques-Rémy Girerd est ce que l’on appelle un écologiste convaincu. Il milite à son niveau depuis des années pour la protection de l’environnement. D’abord à titre personnel puisqu’il vit dans une maison en paille, cultive ses propres légumes et privilégie dès qu’il le peut les transports en commun. Mais aussi en tant qu’artiste.
« J’essaie, dans le cadre de mon métier, de porter un regard sur le monde. C’est d’ailleurs ce qui m’encourage à prendre la parole, non pas de façon politique, ni dans la rue mais par le biais de la culture. Les gens qui sont sur le terrain ont besoin d’artistes pour faire passer les messages » explique le fondateur de la société de production Folimage.
Depuis vingt ans, il réalise en effet des films d’animation autour de ces sujets. Ce fut notamment le cas avec La prophétie des grenouilles, sorti en 2003, puis avec Mia et le Migou. Un dessin animé sur la destruction des forêts, pour lequel il a reçu en 2009 l’oscar européen du meilleur film d’animation. Une belle récompense pour ce Ligérien d’origine formé à l’École des beaux arts de Lyon.
« Provoquer des réactions »
Jacques-Rémy Girerd poursuit aujourd’hui ce combat comme parrain de l’édition 2013 du Festival international du film nature et environnement. Un événement qui se déroule du jeudi 28 novembre au samedi 7 décembre au cinéma Le Méliès, à Grenoble. « C’est la Frapna qui me l’a proposé et j’ai accepté car toute initiative est bonne à prendre. Et le festival de Grenoble en est une » ajoute-t-il.
« L’écologie n’est pas en capacité d’être très visible car les conditions font que les écologistes sont moins écoutés. On fait donc un travail de sensibilisation à notre niveau ».
« Même dans notre mode de fabrication, nous essayons d’être écologiques. Tous nos dessins sont d’ailleurs faits à la main ». Pour la petite histoire, pas moins de 1 038 stylos ont été utilisés pour animer l’univers de Tante Hilda.
Il aura fallu sept ans et 223 artistes et techniciens pour réaliser cette comédie, comme aime à le rappeler Jacques-Rémy Girerd. Tante Hilda est, avant tout, une fable moderne destinée aux enfants, mais sans enfants puisque l’héroïne est, cette fois, une adulte. Cette amoureuse de la nature se bat contre l’apparition d’une nouvelle céréale appelée Attilem. « Mise au point par des industriels, elle se cultive avec si peu d’eau, sans engrais et produit des rendements si prodigieux qu’elle apparaît comme la solution miracle pour enrayer la faim dans le monde ». Jacques-Rémy Girerd pointe ainsi du doigt la production des OGM.
« Cette comédie permet de dire les choses graves de façon légère et décalée pour provoquer des réactions chez les téléspectateurs » conclut-il.
En attendant sa sortie en salle, le 12 février prochain, Tante Hilda sera présenté hors compétition et en avant-première le 4 décembre prochain au Méliès.
Mailys Medjadj
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©Folimage
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