FOCUS – Fini le gaspillage des masques chirurgicaux et FFP2 qui doivent être jetés après quelques heures d’utilisation ? Piloté par le chercheur grenoblois Philippe Cinquin, un consortium de scientifiques, médecins et industriels explore les pistes permettant de les recycler. Une véritable course contre la montre en cette période de pénurie, mais les premiers résultats sont encourageants.
Alors que la pandémie de Covid-19 met en lumière la tension sur les masques de protection, un consortium interdisciplinaire piloté par le chercheur grenoblois Philippe Cinquin3Lauréat de la médaille de l'innovation du CNRS en 2013, Philippe Cinquin est professeur en santé publique (informatique médicale), praticien hospitalier, directeur du laboratoire Techniques de l'ingénierie médicale et de la complexité – informatique, mathématiques et applications de Grenoble (TIMC-Imag – unité CNRS/Université Grenoble Alpes / Grenoble Institut national polytechnique / VetagroSup) et codirecteur du Centre d'investigation clinique – Innovation technologique de Grenoble (CIC-IT1406 Inserm/DGOS/CHU de Grenoble/ Université Grenoble Alpes). explore depuis début mars les pistes permettant de les réutiliser sans risque. Mis en place par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), il rassemble des médecins, des scientifiques et des industriels de Grenoble et de toute la France.
Afin de rendre l’action possible à l’échelon national, le consortium4Ce consortium implique principalement le CNRS, le CEA, IMT Atlantique, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Université Grenoble Alpes (UGA). vient de rejoindre le groupe de travail interministériel tout juste créé et piloté par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Mais aussi la force d’intervention (ou task force) internationale nommée « ReUse » travaillant sur le même sujet. Les chercheurs vont ainsi partager leurs résultats.
Vers un réemploi des masques chirurgicaux et FFP2 ?
Les deux types de masques testés ? Les masques chirurgicaux visant à éviter la projection de sécrétions des voies aériennes par celui qui le porte afin de protéger l’entourage lors des interactions. Et le masque de protection respiratoire individuelle (de type FFP2) qui protège le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne.
Plusieurs pistes sont à l’étude pour éliminer la charge virale après une première utilisation, tout en garantissant le maintien de leur niveau de performance.
« Nous explorons actuellement les avantages comparés d’un lavage avec un détergent à 60 ou 95 °C, d’un passage en autoclave à 121 °C pendant 50 minutes, d’une irradiation par des rayonnements gamma ou bêta, d’une exposition à l’oxyde d’éthylène et d’un chauffage à 70 °C en chaleur sèche ou dans l’eau », énumère le professeur Cinquin.
« Une perte d’efficacité de filtration inférieure à 2 % »
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