FOCUS – Le Département de l’Isère a offi­ciel­le­ment annoncé, le 22 octobre 2025, le démar­rage des tra­vaux du pre­mier cré­neau de dépas­se­ment sur la RD1075, au niveau de Saint-Michel-les-Portes, dans le Trièves. Présentés comme une mesure de sécu­ri­sa­tion d’un axe « for­te­ment acci­den­to­gène », ces amé­na­ge­ments sus­citent depuis plu­sieurs mois la contes­ta­tion d’associations locales qui dénoncent un pro­jet « ana­chro­nique » et des­truc­teur des milieux naturels.

Les engins de chan­tier sont à l’œuvre depuis le 9 octobre 2025 à Saint-Michel-les-Portes, sur la RD1075, un axe qua­li­fié de « stra­té­gique » et d”« acci­den­to­gène » par le Département de l’Isère. La col­lec­ti­vité ter­ri­to­riale a ainsi annoncé par com­mu­ni­qué, le mer­credi 22 octobre, le lan­ce­ment sur un kilo­mètre du pre­mier cré­neau de dépas­se­ment dans le sens Grenoble-Sisteron, afin de per­mettre des dépas­se­ments « plus sûrs et mieux enca­drés ».

Le pro­jet com­prend éga­le­ment des bandes cyclables, un pas­sage sous la RD1075 pour les engins agri­coles et les ran­don­neurs, ainsi qu’un dis­po­si­tif de fran­chis­se­ment pour la faune sau­vage. Le tout, rap­pelle le Département, dans le cadre d’un pro­gramme glo­bal de sécu­ri­sa­tion de 32 km ini­tié en 2019 entre les cols du Fau et de la Croix-Haute.

Vue de ce que vont don­ner„ à terme, les tra­vaux du pre­mier cré­neau de dépas­se­ment à Saint-Michel-les-Portes. © Département de l’Isère

L’axe est en effet emprunté chaque jour par envi­ron 7 000 véhi­cules, avec des pointes à 14 000 en période esti­vale. Entre 2009 et 2021, cette por­tion aurait connu 281 acci­dents, dont huit mor­tels et 65 graves. « Ne pas réa­li­ser les tra­vaux de sécu­ri­sa­tion actuel­le­ment pré­vus peut coû­ter des vies humaines », jus­ti­fie la col­lec­ti­vité, qui pré­sente ce chan­tier comme « attendu par les usa­gers » et « essen­tiel à la sécu­rité de tous ».

L’environnement pris en compte depuis le début, selon le Département

Le coût de cette pre­mière phase est estimé à 4 mil­lions d’euros, dont 10 % consa­crés à la pro­tec­tion de l’environnement. « Les impacts [envi­ron­ne­men­taux] ont été limi­tés dès la concep­tion du pro­jet », assure le Département et font l’objet d’un suivi ren­forcé. Une manière pour la col­lec­ti­vité de répondre, en creux, aux col­lec­tifs et asso­cia­tions locales l’ac­cu­sant de « détruire des milieux natu­rels ».