EN BREF – Les structures culturelles concernées par la coupe des subventions de la Métropole de Grenoble, annoncée sur fond de (nouvelle) querelle avec la ville-centre, ont pris la plume pour dénoncer la situation. Les associations, qui se sentent prises en otages, mettent en avant l’importance de leurs actions pour le tissu social et économique grenoblois, avant d’annoncer des mobilisations à venir.
Le vendredi 13 décembre 2024 n’a pas porté chance à un certain nombre de structures culturelles grenobloises : le vice-président de la Métropole de Grenoble en charge de la Culture, Pascal Clouaire, leur a annoncé ce jour-là, dans le cadre d’une réunion privée, que l’intercommunalité allait mettre fin aux subventions qui leur étaient versées jusqu’à présent.
La raison, selon l’élu ? Le refus de la Ville de Grenoble de transférer la compétence de la culture à la Métropole, plaçant cette dernière dans l’impossibilité légale de maintenir son soutien. Une version des faits vivement contestée par l’adjointe aux Cultures de la municipalité grenobloise, Lucille Lheureux. Pour cette dernière, Pascal Clouaire cherche à « détourner l’attention » de possibles coupes budgétaires prévues dans le budget métropolitain, en reportant la faute sur la ville-centre.
Quant aux questions de légalité, l’adjointe considère que celles-ci peuvent être contournées, « en s’appuyant sur les équipements culturels que la Métropole continue de subventionner si elle ne souhaite plus directement subventionner les associations ».
Une « balle de ping-pong entre le maire de Grenoble et le président de la Métro »
De quoi faire vivement réagir les structures culturelles concernées, qui se sont exprimées dans un communiqué commun publié fin décembre 2024. « Nous devenons les otages d’un différend politique dont nous ne sommes pas l’enjeu : la balle de ping-pong entre le maire de Grenoble et le président de la Métro », dénoncent ainsi SpaceJunk, Musée en musique, Vues d’en face, le Jazz Club de Grenoble, Fa Sol Latino et TDN – The Dare Night. Autant d’associations qui se considèrent « transformées en variable d’ajustement ».
Ces dernières rappellent par ailleurs qu’elles ont déjà par le passé subi des baisses de subventions « de la part de plusieurs collectivités territoriales ou des gouvernements successifs ». « Nos festivals, nos initiatives et nos actions se déroulent sur le territoire métropolitain. Ils participent à son rayonnement. Ils rassemblent des milliers de spectateurs et spectatrices, jeunes et moins jeunes, à des conditions d’accès très abordables », plaident-elles.
Ce non sans oublier leur poids dans l’économie locale. « Nous pensons particulièrement aux intermittents, aux artistes, aux musiciens et à l’ensemble des salariés des métiers du spectacle, sans oublier l’impact sur les commerces et les activités périphériques », indique le communiqué. Les associations annoncent, dès lors, des actions à venir, en lien avec les syndicats concernés. Et font savoir leur intention de rencontrer les élus de la municipalité et de l’intercommunalité, à commencer par le maire de Grenoble et le président de la Métropole.