EN BREF – Une petite vingtaine de personnes se sont réunies rue Félix-Poulat à Grenoble, en réponse à un appel à la mobilisation des acteurs de la culture. Objectif ? Dénoncer les (possibles) orientations budgétaires du gouvernement, dont la culture pourrait pâtir. Mais aussi dénoncer, dès à présent, les baisses des subventions des collectivités, lesquelles pèsent lourdement sur l’activité des artistes.
« On ne s’attendait pas à la foule », nous a confié le réalisateur et syndicaliste CGT Michel Szempruch en amont de la manifestation. Les acteurs de la culture étaient pourtant appelés à se rassembler jeudi 19 décembre, rue Félix-Poulat à Grenoble, face à la crainte d’une politique d’austérité qui toucherait directement leur secteur. Un mouvement inscrit dans le cadre d’une mobilisation nationale, à laquelle plusieurs villes comme Montpellier, Bordeaux, Lyon, Orléans ou Paris ont répondu présentes.
À Grenoble, une petite vingtaine de personnes ayant participé au mouvement, Michel Szempruch a reconnu que la mobilisation ne battait pas son plein. La pluie et le froid n’ont sans doute rien arrangé pour motiver les troupes. Reste que les organisateurs ont tenu à marquer leur présence en déployant des banderoles, en prenant la parole au mégaphone pour mieux se faire entendre, et en distribuant des tracts que la plupart des passants ont accepté de bonne grâce.
« Dans notre milieu, tout le monde est épuisé »
En ligne de mire ? Michel Szempruch est revenu sur les annonces de l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire, lequel avait annoncé plusieurs milliards d’économie au sein du budget de l’État. Des économies, a rappelé le syndicaliste, qui concernaient aussi le domaine de la culture. Si, depuis, deux gouvernements successifs sont tombés, le militant ne se fait guère d’illusions sur les orientations que pourrait prendre le Premier ministre François Bayrou.
Mais au-delà même de possibles choix budgétaires, les collectivités coupent déjà dans les aides à la culture, a souligné Michel Szempruch. Résultat ? Des artistes qui se retrouvent en « survie professionnelle », contraints de travailler encore plus pour réussir à joindre les deux bouts. « Dans notre milieu, tout le monde est épuisé, en burn-out parce qu’on bosse comme des marteaux », décrit-il. Ce non sans craindre les renoncements des uns et des autres et, à la fin, « un plan social invisible ». « Des gens vont abandonner leur activité alors qu’ils ont du talent et des choses à dire », alerte le syndicaliste.
La situation locale porte évidemment son lot d’inquiétudes. Concernant par exemple l’annonce d’une baisse de 40 000 euros des subventions culturelles de la Métropole. Ou encore le sort de la Bobine, lieu culturel phare de Grenoble, en grandes difficultés financières. « Ils étaient censés passer au tribunal de commerce. Ils ont un petit délai : ce sera en janvier, mais ils ne sont pas sûrs de passer l’hiver », explique Michel Szempruch, en assurant la structure du soutien des organisations syndicales.