FLASH INFO – La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a révélé, fin 2024, avoir mené des études sur le comportement des oiseaux communs depuis 2014. Parmi eux, les plus « opportunistes » se seraient le mieux adaptés aux modifications des paysages et de l’environnement.
Un oiseau dit « généraliste », « ubiquiste » ou encore « opportuniste » est un oiseau qui s’adapte le mieux aux « transformations profondes que l’humanité moderne a engendrées sur les paysages », explique la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Cette dernière a en effet étudié le comportement des volatiles les plus communs depuis 2014. Objectif ? Comprendre leurs comportements.
Les oiseaux communs possèdent une « niche écologique très large » qui leur permet de mieux s’adapter à des conditions environnementales différentes. La LPO prend le cas du merle noir – en baisse de 5,8 % en dix ans –, du pinson des arbres (- 4,3 %), de la mésange charbonnière (+ 0,3 %) ou encore du pigeon ramier (+ 55 %). Ils nichent « partout où ils trouvent des arbres ». C’est-à-dire dans les forêts comme en plaine, en montagne ou encore en ville. Ils s’en sortent ainsi mieux que les oiseaux spécialisés dans un type de milieu, comme l’agricole, le bâti ou le forestier.
Des réalités différentes selon les oiseaux
Parmi les oiseaux généralistes qui s’en sortent moins bien, l’accenteur mouchet (- 40,6 %), venu des montagnes proches ou du nord de l’Europe, pourra être croisé dans les mangeoires en hiver. Le changement climatique pourrait le faire régresser.
La fauvette à tête noire (+ 7,6 %) et la mésange bleue (+ 8,8 %) voient leurs populations légèrement augmenter. Comme elles ne sont pas strictement insectivores, elles n’ont pas d’obligation de migrer vers le sud. A l’inverse, le rossignol philomèle (- 5,3 %) et l’hypolaïs polyglotte (- 25,2 %), des insectivores stricts qui doivent migrer en Afrique pour l’hiver, sont en régression.
Des aménagements utiles pour soutenir les populations
Même si ces oiseaux survivent et se développent plus facilement, « ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire pour eux », précise la LPO. Ils pourraient effectivement « être plus nombreux » et « se porter encore mieux ».
Pour cela, la ligue recommande de faire quelques aménagements. Elle s’est d’ailleurs engagée en ce sens auprès de collectivités comme Grenoble ou à travers des actions sur le campus universitaire de Saint-Martin-d’Hères. Concernant les aménagements mis en place, il peut s’agir de planter une haie indigène, de créer une mare, ou encore de poser un nichoir. De quoi permettre aux oiseaux de nicher, mais aussi de trouver plus de nourriture pour élever leurs poussins.
Les oiseaux communs de moins en moins nombreux
Selon le programme Stoc coordonné par la LPO, les études menées en Auvergne-Rhône-Alpes sur environ 75 espèces d’oiseaux font ressortir des constats inquiétants sur la disparition des oiseaux communs. En effet, entre 2001 et 2019, le nombre d’oiseaux des milieux bâtis et agricoles a diminué respectivement de 15,9 % et de 15,7 %. Les espèces forestières et généralistes connaissent, quant à elles, une faible augmentation (respectivement + 3,6 % et + 2 %).