DÉCRYPTAGE – La fuite de certains commerces du centre-ville, comme l’enseigne espagnole Zara vers le centre commercial martinérois Neyrpic fraîchement inauguré suscite la polémique tout autant que l’inquiétude des commerçants grenoblois. En cause, le non-respect d’un protocole d’accord métropolitain par le groupe Apsys, soupçonné d’avoir démarché des enseignes du centre-ville alors que cela lui était interdit. Réactions de la Ville de Grenoble, de la Métropole et du groupe d’opposition d’Alain Carignon.
Après les années Covid, l’essor du commerce en ligne, les émeutes de juin 2023 et l’ouverture de l’extension de Grand’Place au mois de novembre suivant, les commerces grenoblois sont à nouveau dans la tourmente. Le dernier coup dur qui les frappe ? L’ouverture, le 2 octobre 2024, à Saint-Martin-d’Hères du géant Neyrpic porté par le groupe Apsys.
Un « pôle de loisirs et de commerce » fort de 24 000 m² de surface de vente occupés par 95 boutiques et enseignes, offrant un parking gratuit et pléthore de services. Le tout à trois stations de tramway du centre de Grenoble.
Le centre commercial géant Neyrpic a ouvert ses portes le 2 octobre 2024 à Saint-Martin-d’Hères. © Joël Kermabon – Place Gre’net
« La fin d’un cycle : pourquoi un seul centre commercial ouvre en France cette année », avait titré l’hebdomadaire Challenge au moment de l’inauguration du pôle Neyrpic. Un article augurant « la fin des ouvertures à tout va ». Avec ses 1 525 centres commerciaux, l’Hexagone dispose en effet désormais d’un maillage « très dense ».
Pour le média économique, « les foncières immobilières vont désormais se tourner vers la rénovation et la modernisation de leurs actifs. Ce d’autant plus que la loi Zéro artificialisation nette (Zan) limite les possibilités de bâtir pour les foncières, que les recours à répétition des militants écologistes ont découragées ».
La création ex-nihilo du pôle Neyrpic, bien qu’elle n’ait pas échappé à de multiples recours et fait l’objet de fortes contestations, fait donc clairement figure d’exception. Une exception dont se seraient bien passés les commerçants du centre-ville. Ces derniers sont d’autant plus inquiets qu’ils ont déjà vu plusieurs boutiques de mode baisser le rideau. A commencer par Zara.
L’emblématique marque de prêt-à-porter espagnole, a ainsi fermé les portes de son magasin du 2 avenue Alsace-Lorraine, début octobre pour s’installer dans la foulée… à Neyrpic. Tout comme l’ont fait Claudie Pierlot, Sandro ou encore Maje, venus rejoindre la cohorte des enseignes déjà annoncées par Apsys au mois de mars 2023.
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Une réflexion sur « Neyrpic : le groupe Apsys accusé de déstabiliser le commerce grenoblois »
Rappel : c’est la Métro qui a autorisé ce grand centre commerclal, et qui est responsable des conséquences.