EN BREF – Les équipes de vie scolaire et éducatives du collège Olympique de Grenoble ont fait valoir leur droit de retrait lundi 7 octobre, après que des professeurs ont été menacés et deux personnes blessées. Au sortir d’une réunion portant sur les conditions de travail et de sécurité de l’établissement, les personnels ont estimé que les réponses apportées n’étaient pas suffisantes.
Les deux accidents de trop ? Alors que deux membres du personnel du collège Olympique de Grenoble ont été blessés jeudi 3 et vendredi 4 octobre 2024, les membres de la vie scolaire comme plusieurs enseignants de l’établissement ont fait valoir leur droit de retrait lundi 7 octobre dans l’après-midi.
Une décision prise à la suite d’une réunion organisée par la direction, qui n’a pas « permis de ressortir avec des solutions cohérentes et sécurisantes », indiquent les personnels par voie de communiqué. Un droit de retrait qui devrait se maintenir mardi 8 octobre.
Les assistants d’éducation (AED) comme la CPE (conseillère principale d’éducation) Lucille Djouder font ainsi savoir leur refus de reprendre le travail, ainsi qu’une quinzaine d’enseignants pour l’heure, sur environ quarante.
Des cours risquent donc d’être annulés, comme cela a déjà été le cas lundi 7 octobre. Selon les personnels, le directeur académique Patrice Gros aurait accepté de venir à leur rencontre… à condition qu’ils reprennent le travail. Ce à quoi un refus net a été opposé.
Un « climat chaotique » au collège Olympique de Grenoble
Pour expliquer ce droit de retrait, le communiqué évoque un « climat chaotique, largement dégradé depuis la rentrée 2023, [qui] affecte tous les corps de métiers exerçant dans l’établissement, créant des conditions d’insécurité forte » au collège Olympique.
Des menaces très violentes ont été adressées à des professeurs, et les bagarres ne sont pas rares. Accompagnées de mouvements de foule qui ont occasionné des blessures contre les deux personnels, avec pour l’un d’entre-eux dix jours d’ITT.
D’où vient la situation ? « Il y a beaucoup de facteurs. C’est un manque de personnel, et puis un quotidien des élèves très dur sur l’extérieur. On a une précarité qui augmente et qui ne va pas s’arrêter d’augmenter », analyse Lucille Djouder.
La CPE voit une violence qui, tout en étant le fait de certains élèves, se manifeste dans chaque niveau, et pas seulement chez les plus grands. Et ceci, insiste-t-elle, malgré le soutien et la bienveillance d’une très grande majorité des familles.
Les revendications ? L’équipe du collège exige, « à très court terme », la création de deux postes supplémentaires d’assistants d’éducation pour permettre une meilleure surveillance des élèves, plus celle d’un poste d’assistant de prévention et de sécurité « afin d’apaiser les abords de l’établissement et de lutter contre le climat de violence ambiant ». Mais aussi, à moyen terme, de « disposer enfin de locaux dignes et adaptés, répondant à la hausse des effectifs du collège, afin que chacun puisse être et se sentir en sécurité ».
Sollicité par Place Gre’net, le Département de l’Isère déclare : « Le collège est inscrit à notre ambitieux plan de rénovation (PPRC2). Le programme des travaux précis est actuellement en cours de définition ». Également contacté, le rectorat de Grenoble n’a pas (encore) donné suite à notre demande de réaction. [Encadré ajouté le 8 octobre 2024 à 16 heures]