FLASH INFO – L’Université Grenoble-Alpes, Grenoble INP-UGA, le CNRS et la société Naval Group, consacrée à l’étude de l’électromagnétisme des navires, s’unissent dans le cadre d’une nouvelle collaboration, d’ordre militaire. Les partenaires ont inauguré, vendredi 5 juillet 2024, le laboratoire NEL (pour Naval Electromagnetism Laboratory). De quoi leur assurer d’avoir le vent en poupe ?
« Un navire, par sa présence, crée une anomalie électromagnétique locale qui peut entraîner sa détection », expliquent les fondateurs du laboratoire NEL par voie de communiqué. L’anomalie en question peut provenir du ferromagnétisme de la coque, des équipements électriques embarqués, ou des « courants de corrosion qui se développent dans l’eau au voisinage de la coque ». Maîtriser cette « signature électromagnétique » s’avère donc essentiel pour la discrétion des navires militaires, en particulier en terrain hostile.
Dès lors, le laboratoire « étudiera l’électromagnétisme des navires afin de développer de nouvelles solutions garantissant la discrétion des navires militaires face à l’évolution des moyens de détection ». Et les partenaires de préciser que « la problématique des signatures électromagnétiques et acoustiques des navires fait l’objet de recherches importantes et du développement de nombreuses technologies »… et représente un « défi scientifique ».
Ce n’est pas la première fois que le public et le privé s’unissent dans ce domaine spécifique. « Les relations entre les acteurs publics et privés remontent à il y a près de 80 ans, lorsque Louis Néel […] initia pendant la Seconde Guerre mondiale des travaux de recherche sur les procédés de neutralisation magnétique des navires de la Marine française », soulignent les partenaires. De quoi assurer à Grenoble « une expertise reconnue au niveau international », sur laquelle Naval Group s’appuie d’ores et déjà, via un partenariat officialisé en 2021.
« Ce laboratoire commun incarne cette politique et l’impact de la recherche publique afin de relever des défis scientifiques de haut niveau, de compétitivité et de souveraineté française », salue dès lors Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble-Alpes. Quant à Vivien Quéma, administrateur général de Grenoble INP – UGA, il voit dans le nouveau partenariat « une reconnaissance indéniable de la position de pointe des acteurs de la recherche grenobloise sur un domaine stratégique, s’appuyant sur des plateformes d’expérimentation uniques en France ».
Crédit photo de une © Naval Group – Facebook