FIL INFO — En partenariat avec l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign (États-Unis) et l’Institut des textes et manuscrits modernes, le laboratoire Litt&Arts de l’Université Grenoble-Alpes participe au projet « Corr-Proust ». Objectif ? Numériser l’intégralité des 6 000 lettres que comporte la correspondance de l’auteur de À la recherche du temps perdu.
Ce sont plus de 6 000 lettres qui sont en cours de numérisation, rédigées par un auteur dont chacun connaît la faconde. Des universitaires ont en effet relevé le défi de numériser l’intégralité de la correspondance de Marcel Proust. Une opération menée conjointement par l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign (États-Unis), l’Institut des textes et manuscrits modernes et le laboratoire Litt&Arts de l’Université Grenoble Alpes.
Le travail mené par les universitaires est pour le moins titanesque. La correspondance de Marcel Proust est en effet actuellement regroupée dans une édition de 1970 comptant pas moins de 21 tomes, épuisée à ce jour. Autant dire que, contrairement à l’auteur, les personnes engagées dans le projet baptisé « Corr-Proust » n’ont pas dû souvent « se coucher de bonne heure ».
Proust et la Première guerre mondiale
Lancé voici près d’un an, Corr-Proust trouvera son premier aboutissement à l’occasion d’une journée d’étude intitulée « Proust e‑pistolier » organisée à la Maison des langues et de la culture, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, le mardi 20 novembre. Les participant pourront ainsi découvrir un premier « corpus expérimental de lettres de la Première guerre mondiale ».
Le choix de la période n’a rien d’innocent : outre qu’elle s’inscrit dans le cadre du centenaire de la signature de l’armistice mettant fin au conflit de 14 – 18, cette première phase de numérisation a également permis de bénéficier d’un financement spécial en provenance des services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis. Et ceci dans le cadre de la Mission du centenaire de la Grande guerre.
La recherche littéraire à l’ère du numérique
Mais la Journée d’études sera également l’occasion pour les chercheurs de se pencher sur les enjeux du passage de l’imprimé au numérique. Ainsi, dans le cadre du projet Corr-Proust, la numérisation rendra accessible librement l’intégralité de la correspondance de l’auteur de À la recherche du temps perdu, tout en permettant « leur exploitation numérique selon des critères de recherche variés ».
Un changement de mode de consultation des documents qui amènera les universitaires à s’interroger sur la plus-value du numérique dans une formation littéraire ou sur le changement des pratiques qu’il induit. Mais aussi, de manière plus générale, sur la « philologie à l’ère du clic », ou quand le Web bouleverse la façon d’appréhender l’étude d’une langue et des textes, entre découvertes… et dérives.
FM