FOCUS – L’association gre­no­bloise Aconit, dédiée à la sau­ve­garde du patri­moine infor­ma­tique (et logi­ciel) serait-elle mena­cée dans son exis­tence même ? C’est ce qu’ex­plique la struc­ture, qui entend aller cher­cher des dona­teurs parmi les indus­triels, mais aussi les par­ti­cu­liers. De quoi assu­rer sa sur­vie finan­cière en atten­dant 2027, où une nou­velle étape de son déve­lop­pe­ment est atten­due, avec la pos­si­bi­lité d’ex­po­ser ses col­lec­tions sur deux sites différents.

Alors qu’elle s’ap­prête à fêter ses 40 ans, l’as­so­cia­tion Aconit tire la son­nette d’a­larme. « Si aucune solu­tion n’est trou­vée d’ici l’au­tomne, tout part à la benne », résume son chargé de com­mu­ni­ca­tion Antoine Homer.

À la benne ? Aconit est en effet spé­cia­li­sée dans la sau­ve­garde des ordi­na­teurs d’an­tan, depuis les pre­miers cal­cu­la­teurs jus­qu’au début de l’Internet, en pas­sant par l’ar­ri­vée des micro-ordi­na­teurs… Le tout en accor­dant une place de choix à l’é­po­pée gre­no­bloise dans le déve­lop­pe­ment de l’informatique.

Un IBM 1130, l’une des (nom­breuses) pièces de col­lec­tion de l’as­so­cia­tion. © Aconit

« En 1985, un ensemble de cher­cheurs et d’in­dus­triels, voyant les gros sys­tèmes rem­pla­cer par des sys­tèmes pou­vant se mettre dans un bureau ou un ate­lier, se sont dit que les gens ne com­pren­draient jamais le pas que l’on [avait] fran­chi si on laiss[ait] par­tir ces objets à la fer­raille », explique Philippe Duparchy, pré­sident de l’association. Résultat ? Ils ont accu­mulé 2 500 machines et 30 000 objets, soit l’une des col­lec­tions les plus com­plètes d’Europe. Une col­lec­tion aujourd’­hui en danger.

L’association se tourne en prio­rité vers les industriels

Aconit est à la croi­sée des che­mins, ou plu­tôt des cir­cuits impri­més. D’ici 2027, l’association espère en effet pou­voir béné­fi­cier de deux lieux, l’un en par­te­na­riat avec l’Université Grenoble-Alpes et l’autre en lien avec une com­mune de l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. Objectif ? Lui per­mettre de pré­sen­ter ses col­lec­tions dans de bonnes condi­tions, alors que ses locaux actuels à Grenoble ne per­mettent que des visites de groupes d’une dizaine de personnes.