FOCUS – Contesté par un collectif d’habitants, le projet d’une installation de stockage de déchets inertes (ISDI) dans la vallée du Vénéon se retrouve au point mort au printemps 2024. Après une enquête publique conclue par un avis favorable, avec réserve, en juin 2023, la mairie de Bourg d’Oisans devait valider la modification du PLU. Mais l’entreprise n’ayant toujours pas donné suite à sa demande de nouvelles évaluations environnementales, le dossier est à l’arrêt. Pour les opposants, la création d’une ISDI supplémentaire est en outre rendue inutile par la réouverture de la carrière du Peuye, aux Deux-Alpes, déjà en mesure d’absorber les déchets inertes de l’Oisans.
Ils ne veulent pas voir leur vallée « dénaturée » par les gravats, enrobés, briques, tuiles et autres “déchets inertes”, comme le stipule leur pétition lancée fin 2022. Ces habitants de Venosc et de différentes communes du massif de l’Oisans se sont donc regroupés au sein d’un collectif qui lutte depuis de longs mois contre le projet d’une installation de stockage de déchets inertes (ISDI), dans la vallée du Vénéon.
Un collectif d’habitants a lancé une pétition, depuis fin 2022, contre le projet d’ISDI dans la vallée du Vénéon, aujourd’hui à l’arrêt selon la Ville de Bourg d’Oisans. © Mes Opinions (capture d’écran)
Exploitée par la société France Déneigement, la décharge devait être érigée sur le territoire de la commune de Bourg d’Oisans, favorable à sa création, malgré les fortes réticences d’une partie de la population locale. Un site d’une superficie de quelque 4 hectares, avec une capacité maximale de stockage avoisinant les 290 000 m3.
« Aucune certitude » sur la création d’une ISDI dans la vallée du Vénéon
Le conseil municipal de Bourg d’Oisans envisageait initialement de se réunir, début 2024, pour approuver la mise en compatibilité du plan local d’urbanisme (PLU) et valider le dossier. Dans sa rédaction originelle, le PLU ne prévoyait pas en effet la possibilité d’implanter une ISDI dans ce secteur, classé en zone naturelle (N). D’où sa nécessaire modification afin d’adopter la déclaration de projet visant notamment à démontrer l’intérêt général d’un tel aménagement.
Après l’avis favorable émis par les services de l’État, une enquête publique avait été réalisée en mai-juin 2023. Le commissaire enquêteur avait lui aussi rendu un avis favorable, assorti d’une réserve, en l’occurrence « une prescription de réduction de la surface demandée », précise la municipalité. En découvrant cet avis, les élus ont alors constaté que « les enquêtes environnementales menées initialement devaient être mises à jour et complétées », ajoute-t-elle.
La rivière du Vénéon, près de Venosc, non loin du site envisagé pour implanter une décharge stockant les déchets inertes. © Tbc, Public domain, via Wikimedia Commons
« Nous avons fait cette demande au porteur du projet en lui précisant que les élus communaux ne se positionneraient pas définitivement tant que nous n’aurions pas ces résultats, que nous n’avons donc pas à ce jour », explique la commune de Bourg d’Oisans. Selon elle, le dossier se trouve ainsi « à l’arrêt » désormais, lesté d’un énorme point d’interrogation. « Nous n’avons aucune certitude quant à sa finalisation », confirment les services municipaux.
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