Pour la première fois, du biogaz issu de la fermentation de déchets ménagers enfouis a été injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel. Mardi 14 février, la société iséroise Waga Energy a réussi une première mondiale : son biométhane pur à plus de 98 % a alimenté le réseau de GRDF.
C’est à Saint-Florentin dans l’Yonne, sur le site de Coved, gestionnaire du site de stockage de déchets, que la jeune entreprise créée à Meylan en 2015 a testé grandeur nature son tout nouveau procédé, résultat de dix années de recherche et développement. Une installation qui délivrera 20 GWh d’énergie par an, soit la consommation annuelle de 3 000 foyers ou d’une centaine de bus.
Combinant filtration membranaire et distillation cryogénique, Waga Energy, maintes fois récompensée, est à ce jour la seule au monde à pouvoir épurer ce mélange gazeux chargé d’air et d’impuretés pour produire un biométhane de haute qualité, pouvant être injecté directement dans le réseau de gaz naturel. Le tout avec un rendement énergétique trois fois supérieur aux solutions de valorisation existantes, basées sur la production d’électricité.
Une énergie propre, renouvelable et produite localement
« Grâce à la technologie de rupture développée par Waga Energy, les habitants de la commune de Saint-Florentin vont pouvoir consommer une énergie propre, renouvelable et produite localement par la valorisation de leurs déchets, a déclaré Mathieu Lefebvre, cofondateur et président de Waga Energy. C’est un exemple d’économie circulaire au service d’une transition énergétique durable, que nous souhaitons étendre au monde entier ».
Une opportunité donc pour GRDF également, la loi de transition énergétique fixant à 10 % la proportion de biogaz dans la consommation de gaz naturel d’ici 2030.
Une modèle économique original
La construction de la première Wagabox®, sur le site de Saint-Florentin, représente un investissement de l’ordre de trois millions d’euros, intégralement financé par Waga Energy avec le soutien de l’Ademe. Son exploitation et sa maintenance seront également pris en charge par la société, qui se rémunèrera en revendant le biométhane.
« Notre modèle économique consiste à acheter le biogaz aux gestionnaires de déchets et à revendre le biométhane produit aux énergéticiens. C’est pour nous le moyen d’agir vite pour la transition énergétique dans un contexte d’urgence climatique », explique Benoît Lemaignan, cofondateur et directeur financier de Waga Energy.
Une deuxième Wagabox® est en construction près de Grenoble. Elle sera mise en service au printemps sur une installation de stockage des déchets du groupe Suez à Saint-Maximin dans l’Oise. Waga Energy a également signé un accord avec Suez pour étudier l’installation de Wagabox® sur deux autres centres de stockage dans le Loiret et la Meurthe-et-Moselle.
PC
Photo Waga Energy – Franck Ardito