FOCUS – Les opposants au projet d’aménagement du sud de l’avenue Washington se sont donné rendez-vous devant l’hôtel de Ville de Grenoble mercredi 22 mai afin de remettre une lettre officielle à la première adjointe Isabelle Peters. En cause ? Un nombre de places de stationnement jugé insuffisant au regard des besoins, présents et à venir, du quartier. L’adjoint Gilles Namur conteste, sans cacher son agacement face à un sujet « qui tourne en rond ».
« En principe, un aménagement c’est pour améliorer la situation mais, avec le projet actuel, c’est près d’un million d’euros d’argent public dépensé pour créer des problèmes ! » Ainsi a ironisé André Rocher, l’un des opposants au projet d’aménagement du sud de l’avenue Washington, à l’occasion d’un rassemblement et d’un dépôt de lettre à l’hôtel de Ville de Grenoble. En toile de fond ? Un nombre de places de stationnement jugé insuffisant, en particulier dans un quartier amené à accueillir de nouveaux habitants dans les années à venir.
Si André Rocher était présent en sa qualité de président du conseil syndical de la copropriété Poincaré, des membres de l’Union des habitants Abbaye-Jouhaux, dont son président Jean-Noël Pusel, soutenaient également l’initiative. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ont remis la lettre à la collaboratrice d’Isabelle Peters, première adjointe de Grenoble, en charge des Quartiers populaires. Ce en présence de Zohra Chorfa, représentante de la Confédération générale du logement et des locataires Actis, mais aussi de riverains du quartier.
Le sud Washington privé de sa capacité en stationnement ?
Dans le cadre de son projet d’aménagement de l’avenue Washington, la Ville de Grenoble prévoit la mise en place de 49 places de stationnement, entre le 33 et le 51 de la voie. Ceci, proteste le courrier, alors que « régulièrement s’y gare plus d’une centaine de véhicules », en raison de la présence du stade et du gymnase Argouges à proximité.
Si la Ville estime que les sportifs et visiteurs pourraient se garer ailleurs, les opposants au projet le contestent. « Les rues adjacentes sont complètement pleines, il n’y a plus de places nulle part », décrit Jean-Noël Pusel.
De plus, les 152 nouveaux logements attendus dans le quartier ne s’accompagnent que de 138 places de stationnement. En se basant sur les données de l’Insee, qui chiffre à 1,30 le nombre de voitures par ménage, les auteurs du courrier estiment à 197 les besoins réels en matière de stationnement. Soit un besoin résiduel de 59 places, auquel s’ajouteraient encore « quelques dizaines de places avec le programme prévu sur le site de la Caisse d’Épargne ».
Pour André Rocher, les 49 places prévues « vont se traduire par des difficultés de stationnement et de circulation » qui concerneraient les riverains comme les visiteurs, y compris « les infirmières et les aides à domicile, avec toutes les conséquences pour les habitants concernés ». Le président du conseil syndical de la copropriété Poincaré ajoute que les aménagements envisagés seraient tout autant préjudiciables pour les piétons et les cyclistes « qui seront également gênés car l’avenue Washington sera complètement encombrée ».
Gilles Namur : « C’est un sujet qui tourne en rond »
De quoi faire soupirer l’adjoint aux Espaces publics de Grenoble Gilles Namur qui, comme souvent, ne cache pas une certaine lassitude. « C’est un sujet qui tourne en rond. Ça fait plus de quatre ans qu’on discute de ça », indique-t-il à Place Gre’net. Ce en ciblant particulièrement André Rocher, qui « écrit quasiment tous les mois depuis quatre ans » à la Ville. Et d’ajouter : « C’est quand même assez spécifique : on a des gens d’une rue, monsieur Rocher et quelques-uns, qui se battent pour faire de leur rue un parking, non pas pour eux mais pour les visiteurs occasionnels ! »
Gilles Namur considère en effet que les riverains ne rencontrent pas de problèmes pour se garer dans le quartier et que les visiteurs ou usagers du stade et du gymnase n’ont pas vocation à se garer dans l’avenue. « Quand il y a un match, les gens se garent où ils peuvent et ils marchent. Comment font les gens qui viennent au Stade des Alpes ? Ils se garent dans les rues adjacentes. C’est ce qu’ils ont toujours fait. La Ville n’a certainement pas vocation à créer un parking devant un stade », plaide-t-il.
Ceci d’autant plus, insiste l’élu, que « tous les immeubles ont des parking privés » dans le quartier, décrit comme un « îlot de chaleur gigantesque, tellement il y a de bitume ». Raison de plus, à ses yeux, de porter un projet de quartier « agréable et sympa », offrant plus de place aux piétons comme aux cyclistes et misant sur la végétalisation de certains espaces. Ce tout en maintenant, souligne-t-il, un nombre important de places de stationnement. « 49 places, ce n’est pas un nombre négligeable. Monsieur Rocher dit qu’il faut en mettre 80. Il est hors de question que l’on fasse ça ! », clame Gilles Namur.
Un projet alternatif pour Washington
Au-delà de la question des places de stationnement, les habitants réunis devant l’hôtel de Ville ont déploré un manque de concertation et d’écoute de la part de la Ville de Grenoble. « On ne tient pas compte de ce que disent les gens. La municipalité agit comme elle l’entend. On a l’impression de se heurter à un mur », a dénoncé Zohra Chorfa. Et de conclure : « Ils ont décidé quelque chose et ont l’intention d’aller jusqu’au bout. Ce n’est pas ce que j’appelle la démocratie ! »
Une critique que Gilles Namur a l’habitude d’entendre et qu’il conteste une nouvelle fois. L’élu relate notamment deux réunions publiques au cours desquelles des projets ont été présentés et modifiés, plus une médiation avec les opposants à l’aménagement. « On a intégré le parvis du stade au projet et, sur ce parvis, on a rajouté quelques places de stationnement », souligne-t-il par ailleurs, en considérant que « tout a été dit et redit ».
Quant au projet alternatif proposé par les habitants avec des places de stationnement en épi, qu’ils estiment « plus bénéfique pour l’environnement » que celui de la municipalité, Gilles Namur le rejette ouvertement. « Ils proposent un plan pour occuper le maximum d’espace par des voitures. Ce n’est pas ce que l’on cherche à faire », tranche l’élu, qui met en avant les problèmes de sécurité posés par des places en épi lorsque les voitures doivent reculer pour sortir.
Gilles Namur accuse le président de l’Union des habitants de « double discours »
Gilles Namur semble surtout considérer, une fois encore, qu’André Rocher est le principal artisan de l’opposition au projet… et va même jusqu’à accuser le président de l’Union des habitants Jean-Noël Pusel de « double discours ». « Au départ, il était tout aussi agacé que nous de recevoir tous les mois des messages de monsieur Rocher », affirme l’adjoint. Et celui-ci de décrire une union de quartier bien plus modérée que les habitants qu’elle représente : « Ils nous disent : “Essayez de trouver un compromis, on en a marre de cette histoire. »
Des propos qui, sans surprise, déplaisent à Jean-Noël Pusel, qui nie tout « double discours » et assume de porter les remontées et les informations des habitants. Ce non sans taxer Gilles Namur de jusqu’au-boutisme anti-voitures : « Il veut nous enlever toutes les places de stationnement, on n’est pas d’accord, c’est tout. On ne peut pas éliminer la voiture comme cela, je le lui ai dit. Il y a les résidents, la construction de plus de 200 logements… Ils vont se mettre où ? »
L’union des habitants Abbaye-Jouhaux annonce à Place Gre’net son intention de se rapprocher des unions de quartier Centre-Ville et Berriat-Saint-Bruno, qui portent des contestations similaires concernant la place de Metz ou le cours Berriat… et fustigent elles aussi une absence d’écoute de la part de la Ville. De quoi agacer (encore plus) Gilles Namur qui, lors du conseil métropolitain du vendredi 29 mars 2024, a qualifié l’Union de quartier Berriat « d’opposant politique [qui] agite des épouvantails pour faire peur avec du vent ».
6 réflexions sur « Des riverains de l’avenue Washington très mobilisés contre le projet d’aménagement de la Ville de Grenoble »
Mr Namur et tous ses acolytes…
Au nom de VOTRE soit disant écologie, vous divisez les grenoblois et grenobloises.… Pire vous cloisonnez quartier par quartier.….
C’est une honte ! vous ne tenez jamais compte des avis !
vous êtes un monde de vélos, mais le vélo ne fait pas tout!!
Si vous voulez vraiment vivre avec un vélo, prenez votre vélo et quittez Grenoble avec vos acolytes!!
Gilles Namur : « Quand il y a un match, les gens se garent où ils peuvent et ils marchent. Comment font les gens qui viennent au Stade des Alpes ? Ils se garent dans les rues adjacentes. C’est ce qu’ils ont toujours fait. La Ville n’a certainement pas vocation à créer un parking devant un stade », plaide-t-il.
Justement non Monsieur Namur, ne pas créer de parking lorsque les gens vont au Stade des Alpes est d’une stupidité incommensurable, les voitures se garent n’importe où et n’importe comment (trottoirs, devant les entrée de résidences, en double file, sur les passage piéton, …) et c’est justement de la responsabilité des élus de faire en sorte que ce bordel cesse. A vous écouter, on voit bien que vous vivez dans un autre monde, celui des bisounours visiblement. Ecoutez un peu plus les riverains et ceux qui vous paient et arrêter de vous entêter comme un dictateur. Au lieu de vous lancer sur de nouveaux projets, pensez plutôt à réparer les routes et d’entretenir les espaces verts blindés de caca de chien, et j’en passe. Et pourtant vous nous coûter un fric fou pour une ville surendettée jusqu’au cou. A ce demander au final qui est l’épouvantail qui brasse du vent au lieu d’agir pour l’intérêt des grenoblois et grenobloises…
Bravo ! 👌👏🏻
Qui écoute encore ce que dit M. Namur, dont on sait qu’il est capable de tenir des propos qui relèvent « du mensonge, de la manipulation politique et de la calomnie » ?
https://www.ledauphine.com/politique/2024/05/17/isere-grenoble-affaire-des-bornes-de-la-rue-bayard-sylvain-laval-hausse-le-ton
Que des vieux qui souhaitent rester dans ce monde du tout voiture !
Non Mr Namur, ce n’est pas le « sujet qui tourne en rond », c’est vous qui êtes entété à vider les rues.
Rmq : pour moins rouler faut-il encore qu’il y ait des emplois pour tous dans notre ville, et avec des transports publics en quantité ; ou alors ayez le courage de demander aux députés de voter l’interdiction absolue des véhicules privés et la fermeture de Renault et Peugeot.