FLASH INFO – Alors que les députés étudient, mercredi 6 et jeudi 7 mars 2024, une proposition de loi visant à créer un diplôme d’État (DE) pour exercer le métier de professeur de danse hip-hop, plusieurs acteurs culturels isérois (voir encadré) s’élèvent contre cette possible nouvelle législation au travers d’une tribune commune.
« En l’état, ce projet de loi nuit au développement de nos pratiques et tend à inhiber nos modes d’expression qui de par le monde s’enrichissent des histoires singulières et des expériences plurielles de passionné.e.s des danses hip-hop », jugent les auteurs de la tribune. Pour eux, le mouvement, « né de revendications et de solidarités, est un patrimoine universel qui ne peut être réduit à un référentiel imposé par un nombre limité de personnes ».
La loi, si elle devait être adoptée, « risque de discriminer réellement un nombre considérable de danseuses et danseurs », estiment en outre les signataires. Et de considérer que le texte a été établi sans concertation suffisante avec les personnes concernées, qu’il pourrait déstabiliser les activités de structures culturelles ou associatives, et mettre en danger économiquement de nombreux professionnels. Sans oublier, une fois encore, de remettre en cause « l’essence de ce patrimoine immatériel riche ».
Quand le Pockemon Crew racontait l’éclosion du hip-hop jusqu’à sa consécration en tant que discipline aux JO de Paris, avec son spectacle, “De la Rue aux Jeux olympiques”. © Matthew Totaro
Portée par deux députées Renaissance et LR, la proposition de loi tombe à un moment particulier, alors que le breaking compte parmi les (nouvelles) disciplines présentes aux Jeux olympiques de Paris 2024, après avoir figuré au programme des Jeux olympiques de la jeunesse de Buenos-Aires en 2018. Et ceci « sans DE, avec la validation des instances sportives et institutionnelles, nationales et internationales », soulignent non sans ironie les auteurs de la tribune.
Si la proposition de loi entend, entre autres, lutter contre les risques de harcèlement, d’agression ou de violences, les signataires rappellent par ailleurs que des législations existent déjà contre ces faits. « Les actrices et acteurs hip-hop tout comme le reste de la société s’emploient à déconstruire toutes formes de domination », revendiquent-ils. Non sans prôner « le croisement des histoires, des vécus et des pratiques individuelles et/ou collectives », plutôt qu’un diplôme d’État.
Les signataires de la tribune : le Collectif C nous, Mecanic Danse Style, L’association Empreintes, la compagnie A‑tika, la compagnie Rèflex, Art-Vie-Up, Total Session, Universal Soul Flava, Contratak et l’Ampérage.