FOCUS – La Folle Nuit du musée de Grenoble est de retour le samedi 20 janvier 2024 pour sa dixième édition. Un temps de concerts et d’animations autour de la musique classique porté par l’association Musée en musique. En prenant pour thème général celui de la danse, l’événement déploie une programmation variée, dans l’espoir d’élargir son public.
C’est un moment important pour les mélomanes grenoblois : la Folle Nuit est de retour au Musée de Grenoble samedi 20 janvier, à l’occasion d’une dixième édition qui, anniversaire oblige, ne sera pas exactement comme les autres. Alors que l’association Musée en musique, organisatrice de l’événement, avait par le passé tendance à choisir un thème en lien avec un compositeur ou un pays précis, l’édition 2024 accueille pour sa part une édition entièrement consacrée à la danse.
Philippine de la Bretesche et Pascale Gaillard, de l’association Musée en musique, présentant la dixième édition de la Folle nuit. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Un choix qui coulait de source, explique Pascale Galliard, présidente de Musée en musique, tant la danse et la musique entretiennent une étroite relation. Relation que la musicologue Sophie Gaillot Miczka explorera lors d’une conférence dans le cadre de la Folle Nuit. L’occasion d’évoquer la façon dont les deux disciplines se sont alimentées, « des suites de danses de Bach, à la polka mania du XIXe, aux danses populaires d’Europe centrale de Bartók ».
Une Folle Nuit sous le signe de la danse et de la variété
Choisir la danse comme thème est aussi l’occasion de miser sur la variété dans la programmation, indique Pascale Galliard. Dans le choix des compositeurs, tout d’abord, quand Raphaëlle Moreau (violon) et Célia Oneto Bensaïd (piano) interprètent tout à tour Saint-Saëns, Bartók et Tchaïkovski. Ou quand la pianiste Vanessa Wagner réalise un bond dans le temps en proposant un concert reliant Jean-Sébastien Bach… à Philip Glass.
La variété se retrouve également dans les formes. Avec, par exemple, la prestation du trio de marimbas Trio SR9, qui vient « révéler le caractère spirituel, artistique ou festif des musiques de danses » autour de Scarlatti, de Rameau ou encore de Satie. Ou encore le Bleue Quintet, ensemble de violoncelles qui mêle musique instrumentale et électrique, sur des compositions de son directeur Paul Colomb aux titres évocateurs : « Punk », « Mirage », ou encore « Berceuse ».
Quant au concert de clôture de la Folle Nuit, il résume à lui seul tout l’esprit de cette dixième édition, avec la compagnie Timbawo et son spectacle de danse africaine. « Nous vous invitons à retrouver cette pulsation originelle à travers l’énergie communicative des chants polyphoniques et danses d’Afrique du Sud », indique l’association Musée en musique. « Et l’idée, c’est bien de faire danser le public ! », ajoute sa présidente.
Attirer un nouveau public au-delà des seuls mélomanes
La variété de la programmation a aussi pour objectif de capter de nouveaux publics. Si la Folle Nuit s’inspire directement des Folles Journées de Nantes, l’agglomération grenobloise compte en effet moins de mélomanes que sa cousine nantaise. « Il faut reconnaître que la musique classique aujourd’hui souffre un peu d’avoir un public vieillissant, qui ne se renouvelle pas assez. Il faut aller vers autre chose, tout en gardant notre colonne vertébrale », analyse Pascale Galliard.
Le bureau de l’association Musée en musique se met lui aussi à la danse en prévision de sa Folle Nuit. © Musée en musique
Une chose est certaine : l’avenir de l’événement n’est pas du tout remis en cause. Au contraire, le nouveau directeur du musée adhère à l’esprit de la Folle Nuit, se réjouit l’association. Pour la première fois d’ailleurs, la gratuité aidant, les intermèdes proposés par les étudiants du Conservatoire de Grenoble ne se tiendront pas seulement dans le patio du musée, mais aussi dans certaines salles d’exposition.
Des stands sont, pour leur part, toujours au rendez-vous dans la grande galerie, mettant en valeur le luthier Pascal Lavigne, le magasin Bertet Musique, l’illustratrice Les Crayons d’Océane ou encore l’association d’insertion Woodalpine. Quant aux concerts, ils se dérouleront comme toujours au sein de l’auditorium du musée, fidèles à la formule et à l’esprit du rendez-vous : des récitals courts (environ une heure) et abordables.
Crédit photo de une : SR9. © Claudia Hansen