FLASH INFO – L’ancienne résistante Marie Tranchant (née Geoffroy) est décédée lundi 8 janvier 2024 à Échirolles, à l’âge de 96 ans. Figure de la Résistance savoyarde, qu’elle avait rejointe en mars 1943, avant même ses 16 ans, elle avait notamment participé à la libération de la Maurienne et aux combats en Tarentaise. Son engagement humaniste s’était ensuite poursuivi après la guerre.
C’est une figure marquante de la Résistance savoyarde, et plus globalement française, qui s’est éteinte lundi 8 janvier 2024 à Échirolles. La famille de Marie Tranchant a annoncé le décès de l’ancienne résistante, dans un communiqué diffusé jeudi 11 janvier. Elle était âgée de 96 ans.
Marie Tranchant, née Geoffroy, avait intégré les rangs de la Résistance en mars 1943, quelques semaines avant ses 16 ans, « rejoignant ainsi son père et son grand frère dans l’engagement clandestin ». Elle était rapidement devenue agent de liaison des unités de l’Armée secrète (AS) de Basse-Maurienne.
Photo, sur sa carte d’ancien combattant, de l’ancienne résistante Marie Tranchant qui s’est éteinte le 8 janvier 2024 à 96 ans. DR
« Elle parcourut les routes de Savoie, de jour comme de nuit, à pied, en vélo ou en car, d’Albertville à Saint-Pierre d’Albigny, de Montmélian à Aiguebelle, etc », raconte sa famille. Laquelle décrit ses missions « multiples et diverses » : les messages de l’état-major ou à destination des maquis, « d’abord cachés dans ses chignons sous un filet noir, puis appris par cœur avec le temps », le convoyage de résistants traqués ou de potentiels candidats au maquis…
Décorée de la Croix du combattant volontaire de la Résistance
Marie Tranchant avait participé notamment à la bataille de Maurienne, en août 1944, devenant un « lien essentiel » entre les différentes unités de résistants, et chargée par l’état-major « d’aller à la rencontre des forces américaines stationnées à Allevard pour leur demander un appui d’artillerie ». Elle prit directement part à « des attaques, les armes à la main, dans les secteurs d’Aiguebelle, de Chamoux et de Maltaverne ».
Après la libération de la Maurienne, la jeune résistante combattit également, au sein de son unité, en Tarentaise, face aux troupes allemandes qui « tenaient solidement la crête de la frontière italienne ». La dissolution de son bataillon, fin septembre 1944, lui permit ensuite de rentrer chez elle en octobre 1944. Elle n’avait alors que 17 ans et demi.
Marie Tranchant a été décorée en 1997, à Saint-Martin-d’Hères, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la Médaille de la Résistance française. DR
Après la guerre, Marie Tranchant poursuivit son engagement « humaniste » : militante pour la mise en œuvre du Conseil national de la Résistance (CNR), responsable de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR) de 1970 à 1985, militante communiste, activiste pour le Secours populaire… Ses faits d’armes lui valurent d’être décorée en 1997 de la Croix du combattant volontaire de la Résistance ainsi que de la Médaille de la Résistance française.