FOCUS – Un conseiller en investissements financiers de 51 ans a été condamné, mardi 14 novembre 2023, par le tribunal correctionnel de Grenoble, à trois ans de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende, ainsi qu’à l’interdiction d’exercer et à la fermeture de sa société, pour abus de confiance, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et d’autres infractions. Jugé le 3 octobre, il était notamment soupçonné d’avoir détourné des fonds au préjudice d’un ancien client et ami, industriel retraité fortuné, âgé de 91 ans.
« Les histoires d’amour finissent mal en général », chantaient les Rita Mitsouko. Mais parfois aussi les histoires d’amitié. Jean-François B., 51 ans, et Pierre Corbet, 91 ans, ont longtemps été amis avant que leur relation, devenue également professionnelle, ne s’étiole, pour trouver son épilogue devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Mardi 14 novembre 2023, le premier nommé, conseiller en investissements financiers (Cif), a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à l’interdiction d’exercer, tout en voyant sa société fermée par la justice.
Jugé devant le tribunal correctionnel de Grenoble le 3 octobre 2023 pour abus de confiance, abus de biens sociaux, faux et usage de faux et d’autres infractions, un conseiller en investissements financiers isérois a été condamné à trois ans de prison avec sursis, mardi 14 novembre. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Le quinquagénaire isérois avait comparu devant la juridiction le 3 octobre dernier, poursuivi pour de nombreuses malversations financières présumées : abus de confiance au préjudice d’une personne vulnérable, réception illégale de fonds, faux et usage de faux, abus de bien social, blanchiment, prise du nom d’un tiers… Des faits s’étalant de janvier 2017 à juillet 2022, date de son placement sous contrôle judiciaire.
Des malversations révélés grâce à une enquête de l’AMF
L’enquête avait été initiée, fin 2021, par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui suivait les comptes de la société du conseiller en investissements financiers – basée à Lyon et également implantée à Seyssinet-Pariset -, suspectant un possible délit d’initié1infraction dont ne répondait pas le prévenu. Le gendarme boursier français avait alors effectué un signalement au parquet, qui avait saisi la section de recherches de Grenoble.
Le siège parisien de l’Autorité des marchés financiers (AMF) dont deux enquêtrices, à l’origine de l’enquête, ont témoigné à l’audience. © Albert Bergonzo, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Les enquêteurs s’étaient très vite intéressés aux relations liant Jean-François B. et Pierre Corbet. De fait, le nom de ce dernier est loin d’être inconnu à Grenoble. Ex-directeur du CEA de Grenoble2alors nommé Centre d’études nucléaires, de 1979 à 1984, l’actuel nonagénaire a ensuite été dirigeant de Rossignol, dont il fut le « numéro deux », à partir de 1985.
L’industriel fortuné était devenu son client à la mort de sa femme
L’ancien industriel a pu ainsi « se constituer un patrimoine important », avait souligné la présidente lors de l’audience. Avant de détailler : une retraite de 100 000 euros par an, un appartement à Grenoble, une maison à Belle-Île, plusieurs comptes bancaires et livrets d’épargne comportant plusieurs dizaines de milliers d’euros chacun…
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