FLASH INFO – Le projet de ligne ferroviaire entre Grenoble et Thionville semble avoir du plomb dans l’aile. La société Railcoop a en effet été placée en redressement judiciaire le vendredi 27 octobre 2023. Elle dispose désormais de six mois pour trouver de nouveaux financements afin d’éviter la liquidation et, avec elle, la fin de l’aventure.
En décembre 2021, la Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) Railcoop obtenait l’autorisation de l’Autorité de régulation des transports pour s’engager dans un projet de ligne reliant Grenoble à Thionville. Un trajet en l’occurrence direct, quand celui proposé par la SNCF prévoit un passage par Paris. Desservant de nombreux arrêts, la ligne permettait notamment de rejoindre Dijon, en milieu de parcours. Et proposait un départ depuis Saint-Étienne.
Le placement en redressement judiciaire de Railcoop jette de sérieux doutes sur la possible naissance de cette ligne un jour. D’autant que cette dernière n’apparaît plus dans les priorités de la société, qui indiquait pourtant à Place Gre’net en 2021 que le projet faisait partie des « plus avancés ». Aujourd’hui, Railcoop met surtout en avant son projet de ligne directe entre Lyon et Bordeaux, un trajet qui, là encore, nécessite un passage par Paris avec la SNCF.
Les projets de lignes ferroviaires de Railcoop voulaient « améliorer le maillage du territoire », mais risquent de ne pas voir le jour à présent que la Scic est en redressement judiciaire. © Railcoop
« Dans les six prochains mois, l’activité de la coopérative va se concentrer exclusivement sur son redressement et le tour de table financier », a fait savoir la Scic à ses sociétaires, dans un message repris par le média 20 minutes. La société a besoin de 500 000 euros pour pouvoir maintenir son activité jusqu’à fin 2023, mais n’a pu réunir durant l’été “que” 385 000 euros. De quoi la mettre en grande difficulté et, avec elle, « l’amélioration du maillage des territoires » qu’elle visait.
Dos au mur, le directeur général de Railcoop s’est directement adressé au président de la République « pour demander à l’État d’entrer au capital social de Railcoop », selon l’édition toulousaine de Médiacités. Non sans mettre cette demande en relation avec les annonces d’Emmanuel Macron pour de (futurs) RER métropolitains. Demande assez paradoxale toutefois, quand Railcoop est précisément issue de l’ouverture à la concurrence du ferroviaire pour mettre fin au monopole de l’entreprise publique SNCF.