FLASH INFO – Le bidonville situé sur le parking du Clos d’Or, rue de Stalingrad, à Grenoble, a été évacué ce jeudi 12 octobre 2023 au matin. Une quarantaine de migrants, originaires essentiellement d’Europe de l’Est, vivaient depuis la fin mars sous des tentes, dans ce campement de fortune. La plupart des familles ont été orientées vers un centre d’hébergement au Péage-de-Roussillon (Isère), mais certaines seront expulsées vers leur pays d’origine.
Ce jeudi 12 octobre 2023, en fin de matinée, les bulldozers et autres engins de chantier des services techniques étaient encore à pied d’œuvre, au croisement des rues Stalingrad et des Alliés, pour détruire les tentes, palettes et derniers vestiges du campement. Le bidonville installé depuis la fin mars sur le parking du Clos d’Or a en effet été évacué ce jeudi matin, aux premières heures de la journée, ont annoncé la Ville de Grenoble et la préfecture de l’Isère.
Arrivés vers 9 heures, après l’évacuation des familles, les services techniques ont détruit, à l’aide d’engins de chantier, les tentes et autres vestiges du campement. © Manuel Pavard – Place Gre’net
La conséquence, notamment, d’un arrêté signé, lundi 9 octobre, par le maire de Grenoble Éric Piolle, en raison de « graves problématiques d’hygiène et de sécurité sur le site ». La Ville évoque également, dans son communiqué, « l’aboutissement d’un travail partenarial avec la préfecture de l’Isère, la DDETS, la Mous de Grenoble Alpes Métropole et les intervenant-es sociaux ».
Des occupants dirigés vers un centre d’hébergement au Péage-de-Roussillon
Des élus et travailleurs sociaux de la Ville et du CCAS ont assisté à l’opération d’évacuation « afin d’être particulièrement vigilant-es au respect des droits humains », indique la municipalité. Près d’une quarantaine de migrants, pour la plupart des Roms originaires d’Europe de l’Est, vivaient en effet depuis plusieurs mois sous des tentes montées sur ce parking. Ce jeudi matin, ils étaient encore une trentaine – dont 17 enfants – présents dans le bidonville.
Près d’une quarantaine de personnes vivaient sous des tentes, dans ce campement de fortune installé fin mars 2023 sur un parking, rue de Stalingrad. © Manuel Pavard – Place Gre’net
La majorité des familles ont pu « bénéficier d’orientations vers des solutions d’hébergement et d’accès aux droits », précise la Ville, qui se félicite que « ce site et les riverain-es puissent retrouver de la quiétude ». Selon la préfecture, « les occupants ont été dirigés vers un centre d’hébergement au Péage-de-Roussillon », dans le Nord-Isère, où ils seront accueillis par les services de l’État et de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).
La Ville « doute fortement de l’efficacité » des expulsions
Les situations individuelles des familles seront ensuite examinées au cas par cas, puis elles seront prises en charge dans « l’ensemble des dispositifs existants », ajoute la préfecture. De son côté, la mairie regrette néanmoins « qu’un certain nombre d’entre elles aient été orientées vers le dispositif de préparation au retour dans leur pays d’origine ».
Le parking du Clos d’Or, investi depuis plus de six mois par des dizaines de tentes, était déjà quasiment vidé, en fin de matinée, jeudi 12 octobre 2023. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Elle émet ainsi des réserves sur l’expulsion, via une OQTF1obligation de quitter le territoire français, des migrants : « Sans adhésion des personnes, la Ville de Grenoble doute fortement de son efficacité et insiste pour que toute personne, quel que soit son statut administratif, quel que soit son pays d’origine, ait droit à un hébergement. » Et de conclure : « C’est un droit en France. »