EN BREF – Plus de 48 heures après le violent séisme ayant causé près de 2 700 morts1selon le bilan provisoire au Maroc, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023, la diaspora marocaine reste mobilisée en Isère. L’Association des Marocains de l’Isère, Human’Help et l’Association franco-marocaine d’Échirolles ont ainsi monté un collectif durant le week-end. Soutenu par la mairie d’Échirolles, celui-ci organise depuis ce lundi 11 septembre une collecte de dons et de matériel (essentiellement médical) à l’hôtel de ville.
Près de 2 700 morts2selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur marocain, publié lundi 11 septembre, vers 17 h 30, des milliers de blessés et disparus… Plus de 48 heures après le violent séisme ayant frappé la région de Marrakech, au Maroc, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023, le bilan s’alourdit d’heure en heure. Un tremblement de terre qui, en Isère et partout en France, a fortement ému l’importante diaspora marocaine, massivement mobilisée depuis.
Marrakech et plus encore les villages du Haut-Atlas ont payé un lourd tribut au séisme, avec près de 2 700 morts selon le dernier bilan des autorités marocaines, publié le 11 septembre. © Association des Marocains de l’Isère
Comme pour beaucoup de Marocains et Franco-Marocains vivant dans l’Hexagone, les heures qui ont suivi le séisme ont ainsi été synonymes d’angoisse pour Hayat El Mondir Zouhir, présidente de l’Association des Marocains de l’Isère. « J’ai eu ma cousine à Marrakech, qui est restée dehors, sur la place Jemaa el-Fna. Beaucoup de gens ont fait pareil car ils avaient peur d’une deuxième secousse », raconte-t-elle, néanmoins soulagée de n’avoir perdu aucun proche.
« Médicaments, pansements, tentes, couvertures, chaises… »
Mais à quelques dizaines de kilomètres au sud-est de la « ville rouge », près de l’épicentre du séisme, « la situation est dramatique dans les villages éloignés » du Haut-Atlas, s’inquiète-t-elle. Ceux-ci sont en effet « très difficiles d’accès », avec une majorité de « constructions en argile » qui n’ont pas pu résister à une secousse de magnitude 7. D’où des « besoins énormes » aujourd’hui pour les populations.
Dès l’annonce du séisme au Maroc, trois associations iséroises (l’Association des Marocains de l’Isère ainsi que l’Association culturelle franco-marocaine d’Échirolles et Human’Help), basées à Échirolles, ont donc décidé de former un collectif. Ceci « pour travailler ensemble et se souder dans ces moments difficiles », explique Hayat El Mondir Zouhir. « On a aussitôt appelé la mairie d’Échirolles et dès samedi matin, on avait l’accord de principe des élus pour lancer la collecte. »
Trois associations iséroises se sont regroupées, en lien avec la Ville d’Echirolles, pour organiser une collecte de dons et de matériel à la mairie. © Page Facebook de la Ville d’Echirolles
Le temps d’affiner l’organisation, le dispositif a été mis en place ce lundi 11 septembre au matin. Une urne installée dans le hall de l’hôtel de ville recueille désormais les dons financiers (en espèces ou en chèque). « La Ville nous a aussi mis à disposition une salle où on récolte tous les dons de matériel », indique la présidente de l’association, qui égrène la liste de choses utiles : « Médicaments, pansements, tentes, couvertures, chaises, tonnelles, déambulateurs… »
« On priorise les dons financiers »
Toute donation – « à l’exception des vêtements », trop encombrants pour l’instant – est la bienvenue. Avec un intérêt particulier pour le « matériel médical », souligne-t-elle. Le collectif est d’ailleurs en lien avec des personnes sur place, qui « préparent un convoi », en attendant le feu vert des autorités marocaines.
À ce stade, le Maroc n’a en effet pas encore accepté l’offre d’aide humanitaire de la France. Un contretemps dû à des raisons logistiques, et peut-être également diplomatiques – dans une moindre mesure – selon certains analystes3qui invoquent la fraîcheur des relations entre Paris et Rabat, liée notamment à la position de la France sur le Sahara occidental, à la « crise des visas » et à l’affaire Pegasus. « On doit demander une autorisation car les autorités veulent recenser ce qu’on envoie. Mais c’est en cours, le convoi est prêt et on pourra partir bientôt », assure Hayat El Mondir Zouhir. Laquelle n’a aucun doute : « Le Maroc va faire appel à la France plus tard. »
Dans le hall de l’hôtel de ville d’Echirolles, une urne recueille les dons financiers (en espèces ou chèque) – la priorité actuellement selon les associations. © Association des Marocains de l’Isère
Dans l’immédiat, insiste toutefois la Franco-Marocaine, « on priorise les dons financiers ». Car le but est de répondre à « l’urgence vitale », poursuit-elle. « Les gens ont faim et soif. Donc la priorité, c’est d’envoyer de l’argent pour acheter de l’eau et de la nourriture. Là aussi, on a déjà des contacts qui reçoivent les virements au Maroc. »
Les personnes désirant des renseignement sur les dons peuvent contacter l’Association des Marocains de l’Isère au 06 30 80 15 09 ou Human’Help au 07 84 76 78 92.