FLASH INFO – Des progiciels qui « maltraitent les agents de façon inacceptable » ? C’est ce que dénoncent les syndicats Unsa Éducation Auvergne-Rhône-Alpes et A&I1Administration et intendance. Unsa, après deux motions adoptées en juin 2023 lors du Congrès académique qui s’est tenu à La Ravoire (Savoie). Les progiciels Renoi-RH et Op@le, le premier destiné à la gestion des ressources humaines dans les services académiques, le second aux collèges et lycées, sont dans le viseur.
« Absolument pas en phase avec les outils existants, [Renoi-RH] entraîne des saisies manuelles en masse, des retards considérables dans les campagnes de mutation et d’avancement, avec leur lot d’erreurs innombrables », accusent les deux branches du syndicat Unsa. Pour qui le déploiement du progiciel empêche les agents d’assurer leurs « missions essentielles », comme « répondre aux demandes des personnels ».
La tension serait montée d’un cran durant l’été alors que les services auraient indiqué aux utilisateurs de Renoi-RH de « mettre les bouchées doubles » afin que l’ensemble des dossiers aient été traités avant le 28 août.
Rassemblement syndical devant le rectorat de Grenoble. Deux branches du syndicat Unsa dénoncent les manquements des progiciels Renoi-RH et Op@ale, estimant qu’ils occasionnent des situations de « maltraitance ». © Place Gre’net
« Comment des agents qui, depuis plus d’un an, travaillent d’arrache-pied dans des conditions déplorables avec un logiciel qui dysfonctionne, peuvent-ils entendre cela ? », protestent les syndicats, qui relaient des témoignages évoquant de la « maltraitance » ou des risques de « burn-out ».
« Une souffrance au travail profonde et généralisée »
Quant à Op@le, dédié à la comptabilité budgétaire, il se distinguerait par « une ergonomie générale scandaleusement nulle [et] une assistance aux abonnés absents ». De quoi générer « une souffrance au travail profonde et généralisée, même chez les plus chevronnés ». Pour les organisations, en effet, « la mise à disposition forcée d’un outil inabouti, sans moyens d’assistance et d’accompagnement suffisant, est devenu un facteur majeur de risques psycho-sociaux ».
Pour Renoi-RH comme pour Op@le, l’Unsa indique dans ses motions demander la saisie du Conseil social d’administration des services académiques de l’Académie de Grenoble, « afin d’évaluer les besoins spécifiques indispensables pour prévenir l’aggravation des risques psycho-sociaux », en lien avec l’utilisation des progiciels incriminés. Non sans inviter les personnels concernés à se rapprocher des médecins de prévention.
Sollicité par Place Gre’net, le rectorat de Grenoble a fait savoir qu’il ne commenterait pas la communication des deux branches du syndicat Unsa.