FLASH INFO – Par communiqué en date du 15 juin 2023, la Ville de Meylan indique que la cour administrative d’appel de Lyon a rejeté la demande d’annulation du permis de construire accordé à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X pour l’édification d’un bâtiment religieux de 650 mètres carrés. La demande d’annulation du permis de construire, accordé par la précédente majorité meylanaise, était portée par l’association Meydia.
Philippe Cardin, maire de Meylan, déclare « regretter sincèrement ce jugement » favorable à la Fraternité. « Un édifice religieux de 650 m² serait démesuré dans un quartier résidentiel qui n’est pas fait pour des rassemblements à visée régionale », souligne l’élu. Qui explique encore s’inquiéter pour les conséquences sur la circulation, « en modes doux autant qu’automobile », et souligne que le projet « laisserait aussi mourir des arbres magnifiques, centenaires ».
La décision de la cour administrative d’appel de Lyon n’en relance pas moins le projet de construction. La Ville confirme en effet ne pas avoir d’autres recours pour s’y opposer, malgré son opposition sur la forme… et le fond. « Il m’est impossible d’accepter que Meylan devienne un centre stratégique pour un groupe religieux intégriste qui ne reconnait pas la liberté de croire ou l’égalité entre les femmes et les hommes », revendique Philippe Cardin.
Attaqué en diffamation par la Fraternité sacerdotale Saint Pie X pour avoir qualifié l’organisation « d’intégriste », Philippe Cardin avait reçu le soutien de nombreux élus de tous bords lors de son audience au tribunal de Grenoble. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Et le maire de Meylan d’enfoncer le clou : « C’est un projet démesuré, sans réelle racine religieuse ou politique avec notre territoire, un projet qui risque de changer son image et troubler l’ordre public. Un projet qui va surtout à l’encontre de notre lutte républicaine contre le radicalisme et la défense de la démocratie ». L’élu n’oublie pas de rappeler qu’il avait été attaqué en diffamation par la Fraternité, plainte qui s’était soldée par une relaxe, confirmée en appel… mais qui fait maintenant l’objet d’un pourvoi en cassation.
Le bras de fer va-t-il continuer ? « Je ne sais pas si l’association d’habitants meylanais qui a porté le recours dans la justice continuera son parcours judiciaire mais je les remercie d’avoir porté ce combat au nom de l’intérêt général de la commune », déclare encore Philippe Cardin. Qui, pour sa part, « continuera à interpeler l’État, qui a voté une loi confortant le respect des principes de la République et de lutte contre le séparatisme, pour [demander] son soutien et l’examen du bien-fondé et de la légitimité du financement d’un tel projet ».