FOCUS – Le groupe EELV Grésivaudan organise ce lundi 5 juin 2023 au soir, à Crolles, un atelier-débat sur le thème de l’eau, dans le cadre des États généraux de l’écologie. Convié initialement, le collectif STop Micro, qui milite depuis des mois contre l’accaparement des ressources en eau par les industriels de la micro-électronique, a décliné l’invitation. Il dénonce en effet le soutien d’EELV à STMicroelectronics et à l’extension de son usine de Crolles, annoncée en juillet 2022. Une accusation à laquelle répond le parti écologiste, mettant notamment en avant la relocalisation des productions.
Des points d’accord mais aussi des « divergences » – admises de chaque côté – illustrant deux visions sensiblement différentes de l’écologie. C’est pour cela que le collectif STop Micro a décliné l’invitation du groupe EELV Grésivaudan à participer à son atelier-débat prévu ce lundi 5 juin 2023, à 19 heures, à Crolles, dans le cadre des États généraux de l’écologie organisés par le parti écologiste. Le thème ? « L’eau : un bien commun pour le Grésivaudan ? ».
Le collectif STop Micro accuse EELV de soutenir l’extension de l’usine STMicroelectronics de Crolles, qui aggravera le « pillage » de l’eau potable selon ses militants. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Le collectif dénonce en effet « le soutien de ce parti “écologiste” à la multinationale STMicroelectronics et à son extension à Crolles annoncée l’été dernier ». Ses militants se rendront ainsi à la salle l’Atelier, où doit se tenir la réunion, mais « à l’extérieur pour distribuer un tract critiquant la fable de la “relocalisation” et de la “souveraineté industrielle” défendant l’extension de STMicro », ont-ils indiqué, vendredi 2 juin.
Une consommation d’eau qui augmentera avec l’extension de l’usine ST
De fait, cela fait plusieurs mois que STop Micro se mobilise contre l’accaparement de l’eau potable, dans la vallée du Grésivaudan, par les industriels des semi-conducteurs et de la micro-électronique. Dans son viseur, Soitec et surtout STMicroelectronics, avec son projet d’agrandissement du site de Crolles, en partenariat avec l’Américain GlobalFoundries, annoncé en grande pompe par Emmanuel Macron en juillet 2022, et finalisé justement ce lundi 5 juin.
La construction de cette méga-fab de semi-conducteurs risque en effet d’aggraver le « pillage » de l’eau, selon le collectif. « Cette usine consomme déjà une quantité d’eau incroyable (11 000 m³ par jour en 2021). Cette consommation, l’industriel veut encore l’augmenter, pour atteindre 33 600 m³ par jour », déplore-t-il, dans un communiqué daté du 1er juin, évoquant « les canicules, sécheresses, incendies, restrictions d’eau [qui] s’enchaînent » pendant ce temps.
Près d’un millier de personnes ont manifesté le 1er avril 2023 à Crolles, à l’appel du collectif STop Micro, contre l’accaparement de l’eau potable par STMicroelectronics. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Le collectif STop Micro a donc tiré la sonnette d’alarme, multipliant les rassemblements depuis décembre 2022, que ce soit à Grenoble ou dans le Grésivaudan, comme le 15 mai 2023, à Saint-Ismier, en marge du conseil communautaire. Il a même réuni un millier de personnes, le 1er avril dernier, lors d’une manifestation entre Brignoud et Crolles, sous le mot d’ordre « De l’eau, pas des puces ». Un défilé dont était absent EELV, qui n’est « pas pour l’arrêt de l’activité de STMicro ».
« On partage leurs préoccupations mais on regrette leur décision »
Pourtant, le parti écologiste « partage les préoccupations de STop Micro concernant l’alerte sur l’eau et la sobriété des usages », assure Vincent Gay, conseiller régional et militant du groupe local EELV Grésivaudan. « On doit utiliser moins de ressources, moins de produits, avoir des usages limités et rationnels des technologies », ajoute-t-il. « C’est particulièrement vrai pour la micro-électronique. Il faut arrêter de mettre des puces partout. »
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