EN BREF – Après l’annonce, voici la confirmation. L’accès à la collection permanente du Musée de Grenoble, au Muséum et au Musée Stendhal sera gratuit à compter du 23 mai 2023. La Ville met également en place de nouvelles grilles tarifaires au Conservatoire et au Théâtre municipal de Grenoble.
Lucille Lheureux, adjointe aux Cultures, y voit « un pas de plus en faveur des droits culturels ». L’extension de la gratuité dans les musées gérés par la Ville doit permettre, selon l’élue grenobloise, d’aller « contre des siècles de déterminisme social ».
A compter du 23 mai, l’accès au Muséum de Grenoble et à l’ensemble de ses animations sera donc libre pour tous. Seules les visites guidées resteront payantes, à hauteur de 3 euros par personne (contre 8 précédemment).
Idem pour ce qui concerne le Musée Stendhal, « objet d’une attention renouvelée » et dont les horaires d’ouverture ont été modifiés en novembre 2022. Si l’établissement restera un lieu consacré à l’oeuvre du grand écrivain, Lucille Lheureux indique qu’il valorisera aussi « le patrimoine stendhalien conservé à Grenoble ». Ce dans une logique d’attractivité touristique.
Une gratuité partielle au Musée de Grenoble
Révéler le patrimoine local : c’est aussi l’intention qui prévaut pour le Musée de Grenoble. Sa collection permanente sera ainsi en accès libre à partir du 23 mai. « C’est important d’accueillir des enfants qui dessinent devant un tableau de Gauguin et de permettre aux adultes de venir voir plusieurs fois une œuvre de Soulages », estime Lucile Lheureux. La suppression du tarif d’entrée doit « enlever de la complexité dans la tête des gens ». Objectif : « Qu’ils n’aient rien d’autre à penser qu’à leur propre ressenti ».
La gratuité ne sera que partielle au Musée de Grenoble. Elle concernera principalement l’accès à sa très riche collection permanente. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Les recettes de billetterie du Musée – entre 300 et 600 000 euros par an – restant nettement inférieures à son budget (4,4 millions), la Ville adopte une nouvelle grille tarifaire propre à l’établissement afin de maintenir l’équilibre global. La plus “grosse” de ses deux expositions temporaires annuelles sera ainsi accessible au plein tarif de 14 euros (sur la totalité de sa durée). Le tarif réduit, fixé à 7 euros, sera quant à lui étendu à tous les Grenoblois.
Les gratuités préexistantes ? Maintenues, y compris le premier dimanche de chaque mois. Périodiquement, le Musée continuera par ailleurs de présenter une partie de ses collections hors les murs (dans le réseau des bibliothèques municipales, par exemple).
Du neuf aussi au Théâtre municipal et au Conservatoire
La Ville souhaite que tous les publics – notamment les jeunes – « s’approprient mieux le Théâtre municipal ». D’où un tarif à 8 euros pour les 13 – 17 ans.
Au Conservatoire, elle met en place « une tarification encore plus solidaire », en doublant le nombre de bénéficiaires d’un enseignement gratuit toute l’année. Les élèves grenoblois dont le quotient familial est inférieur à 400 n’auront plus de frais de scolarité à payer. Une réduction est prévue pour d’autres dès la rentrée 2023. Une légère augmentation concernera en revanche les familles aux revenus les plus élevés.
2 réflexions sur « La Ville de Grenoble étend la gratuité de ses musées dans une logique de défense des droits culturels »
Ravie de cette gratuité + des bourses étude au conservatoire. Effectivement ce » déterminisme » social rampant est hélas tenace et c’est bien le rôle d’une collectivité publique de l’atténuer . Et si 11lusees du départ étaient déjà gratuits ce n’est que ds la continuité t bien entendu qu’une gratuité c’est lié à une bonne gestion ici par la ville, car » l’état c’est nous et au final c’est nous qu’on paye » mais en fonction de etc ..
Bravo pour votre article objectif, et merci.
J’adore les grandes déclarations de notre génialissime adjointe aux cultures et à la déculturation, qui est aussi tenancière d’un enthousiasmant commerce de couches bébé.
Sur ce coup là, je suis malgré tout un peu déçu qu’elle se contente de mettre fin à « des siècles de déterminisme social », certes à elle seule mais en oubliant néanmoins de rappeler que la culture, la vraie, sert à « donner de la joie, du sens et de l’espoir face aux défis sociétaux et climatiques. »
https://twitter.com/LucilleLheureux/status/1287036424982794242