EN BREF – Des menaces de mort visant nommément deux étudiants membres du syndicat de droite Uni ont été taguées, dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai 2023, sur la façade de la bibliothèque universitaire droit et lettres, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. Des inscriptions condamnées par les institutions, notamment par la direction de l’Université Grenoble Alpes (UGA), qui a engagé des poursuites judiciaires. Les deux étudiants ont également déposé plainte et une enquête a été ouverte.
C’est un nouvel épisode illustrant la tension croissante régnant depuis plus d’un an sur le campus de l’Université Grenoble Alpes (UGA), à Saint-Martin-d’Hères. Des menaces de mort visant deux étudiants membres du syndicat de droite Uni ont été découvertes ce vendredi 12 mai 2023 au matin, sur l’un des murs de la bibliothèque universitaire droit et lettres. Des tags effectués dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les inscriptions ciblent nommément deux représentants du syndicat étudiant sur le domaine universitaire grenoblois : « 10 améliorable, mort à Yvenn, mort à Samuel ». Le premier, Yvenn Le Coz, est le responsable de l’Uni Grenoble. Le second, Samuel Sapka, est, lui, élu de l’Uni à la faculté de droit.
Les tags ont été effectués sur la façade de la bibliothèque universitaire droit et lettres, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. DR
Quant à la mention « 10 améliorable », celle-ci fait référence à l’une des revendications phares du mouvement étudiant contre la réforme des retraites. Plusieurs organisations souhaitent en effet que tous les étudiants, sans exception, obtiennent au moins un 10 de moyenne pour l’année universitaire, afin de compenser les difficultés dues à la mobilisation et aux blocages. Une demande à laquelle s’étaient opposés les deux étudiants de l’Uni visés.
La ministre de l’Enseignement supérieur « condamne les tags »
Les faits ont donné lieu à des condamnations unanimes des institutions, ce vendredi 12 mai. Ainsi, sur Twitter, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau « condamne les tags inscrits sur les murs de l’UGA. Il est inadmissible que des menaces de morts soient proférées contre des étudiants », dénonce-t-elle. « Ma position restera ferme : oui au débat d’idées, non à la délation sur la place publique et à l’incitation à la haine. »
Les tensions sont vives cette année à l’UGA, comme l’illustre le rassemblement organisé le 9 mars, devant le bâtiment Stendhal, pour s’opposer à la tenue d’une conférence du syndicat étudiant de droite. DR
Olivier Dugrip, recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes, et Gabriele Fioni, recteur délégué à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, ont également réagi dans un communiqué : « Nous exprimons tout notre soutien aux étudiants pris pour cible et à la communauté éducative de l’Université Grenoble Alpes. Ces menaces sont inacceptables et nous nous associons aux équipes pour assurer notre attachement à la liberté d’expression et au respect des opinions de chacun. »
L’UGA a « engagé des poursuites judiciaires »
Même réaction de l’UGA qui, dans un communiqué, « condamne avec la plus grande fermeté les menaces de mort proférées à l’encontre de ces deux étudiants et leur exprime son soutien. L’UGA affirme son attachement sans faille aux valeurs républicaines : respect d’opinion d’autrui, de dialogue et de la diversité des points de vue », ajoute la direction de l’université, qui annonce avoir « engagé des poursuites judiciaires ».
De leur côté, les deux étudiants membres de l’Uni ont déposé plainte dans la foulée à la police. Laquelle a donc aussitôt ouvert une enquête pour tenter d’identifier les auteurs de ces inscriptions.
Une réflexion sur « Université Grenoble Alpes : des menaces de mort visant deux étudiants membres de l’Uni taguées sur le campus »
Même en cherchant, on ne trouve pas de réactions ni de l’UNEF ni du maire de Grenoble ni de la députée Elisa Martin.