FOCUS – Trois associations de protection de la nature ont dénoncé le 28 avril 2023, le débroussaillage de 2 hectares de végétation sur les pentes de la Bastille avoisinant la cité du Rabot. En l’occurrence, des coupes sur une parcelle appartenant à l’État, réalisées dans le cadre de la prévention des risques d’incendie. Si les associations ne s’opposent pas à son débrousaillement, elles n’en critiquent pas moins son ampleur et ses conséquences pour la biodiversité. Une plainte pourrait ainsi se voir déposée pour « destruction d’espèces protégées et de leurs habitats ». L’adjoint grenoblois aux Espaces publics à la Nature en ville se dit quant à lui « dépité ».
« Zéro perte nette de biodiversité : tel était l’objectif ambitieux fixé par le législateur. Mais comment les associations de protection de l’environnement peuvent-elles encore y croire, lorsque l’État lui-même détruit un réservoir de biodiversité ? » Telle est la question que posent les associations de protection de l’environnement LPO Isère, Gentiana et France nature environnement en liminaire d’un communiqué du 28 avril, suite au débroussaillage jugé « catastrophique », réalisé sur les hauteurs de la colline de la Bastille.
Une opération décidée par les services de l’État sur une parcelle de 4,5 hectares – dont deux déjà traités – située au-dessus de la cité du Rabot. Et si les associations s’insurgent ainsi c’est, d’une part, parce que cette parcelle est en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique et, d’autre part, car « les travaux interviennent en pleine période de reproduction de la faune et de la flore dont plusieurs protégées et/ou patrimoniales », indiquent-elles. Si les associations ne s’opposent pas au débroussaillage, elles s’indignent ainsi néanmoins de son ampleur et du moment de l’année choisi pour l’effectuer.
Cela étant, ces travaux ont bien une base légale. À savoir l’obligation légale de débrousaillement (OLD) qui, depuis 2013, impose par arrêté préfectoral de débroussailler un rayon de 50 m autour des bâtiments afin de prévenir les risques d’incendie.
« L’État a donc appliqué cette réglementation mais est allé bien au-delà en étendant cette procédure sur l’intégralité de sa parcelle, en ne tenant compte ni des techniques de gestion raisonnée, ni de la période la moins impactante préconisée par la préfecture elle-même, à savoir novembre-février pour limiter les impacts sur la biodiversité », déplorent les protecteurs de l’environnement.
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Une réflexion sur « Grenoble : le débroussaillage d’une parcelle sur le site de la Bastille jugé « catastrophique » pour la biodiversité »
Incendie à la Bastille il y a un an.
https://actu.fr/auvergne-rhone-alpes/grenoble_38185/grenoble-incendie-a-la-bastille-400-m2-de-broussailles-brulees-ce-que-l-on-sait_49209222.html